Belgique

Dans quelques années, nous mangerons peut-être du saumon wallon: les Belges en consomment 95 000 tonnes par an

Ces poissons « en danger critique » dans nos rivières

Le problème c’est que le projet de ferme à saumon de Baelen porté par la société Cold Water et qui prévoit de produire chaque année 1 200 tonnes de saumon s’appuie sur une technologie mal connue, le circuit recirculé (RAS). “Les systèmes RAS sont généralement alimentés à partir d’eaux issues de nappes phréatiques, et permettent une consommation en eau bien inférieure au système d’élevage en dérivation à volume de production égale”, explique le ministre. C’est d’ailleurs cet aspect des choses qui a heurté plusieurs habitants de la région, inquiets par une possible baisse du niveau des nappes phréatiques pour permettre l’exploitation. La société Cold Water a tenté de rassurer la population il y a quelques semaines en déléguant sur place son fondateur. Julian Connor est venu expliquer que sa société allait “faire des pompages d’essai qui nous permettront de quantifier l’impact sur les eaux souterraines”.

Des produits de meilleures qualités

Un tel projet doit aussi permettre de fournir en priorité une clientèle belge particulièrement friande de saumon. “Le saumon est l’espèce d’élevage la plus consommée par les Belges avec 95 000 tonnes par an”, explique la députée Françoise Mathieu. La production de saumon en Wallonie permettrait aussi d’éviter de consommer un poisson victime de son succès et qui fait l’objet de toutes sortes de dérives dans ses filières de production actuelles. “Les dérives des conditions d’élevage du saumon dans les pays scandinaves et nordiques, résultant principalement d’une intensification abusive et non maîtrisée, ont favorisé le développement de pathologies, une diminution de l’immunité des poissons et une utilisation excessive d’antibiotiques préjudiciables pour la santé et l’environnement”, explique Willy Borsus.

Quant à envisager de manière concrète le développement d’une telle filière à plus grande échelle, le ministre wallon de l’Économie se donne le temps de l’analyse. “Une vérification de l’adéquation des projets aquacoles à grande échelle doit être réalisée.”, conclut le ministre Borsus.