Belgique

”C’est impossible !”: Une heure de cours en plus par semaine que les autres, en 3e et 4e primaires à Bruxelles, les directions concernées s’inquiètent

“Il est en effet prévu que les 3e et 4e devront proposer une 29e période de cours par semaine, à la prochaine rentrée, explique le directeur. Si cette initiative peut sembler louable au premier abord, elle soulève de nombreuses difficultés pratiques qui risquent d’avoir des conséquences négatives pour l’ensemble des acteurs concernés.”

Premièrement, estime-t-il, cette mesure entraînera une désorganisation des horaires et des emplois du temps des enseignants et des familles. “Certains professeurs refuseront peut-être de travailler dans le cycle des 8-10 ans, car ils devront terminer plus tard…” Dans le même ordre d’idées, “les parents ayant plusieurs enfants dans l’école se retrouveront confrontés à des problèmes de synchronisation puisque tous ne termineront plus leurs cours à la même heure”.

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Deuxièmement, cette mesure aura un impact sur l’organisation des études. “Quand les cours seront organisés jusque 16h15 au lieu de 15h25, il deviendra compliqué d’organiser une étude correcte pour les élèves”, prévoit encore Frédéric Schepens.

“Des inégalités dans l’apprentissage”

“En outre, ajoute-t-il, cette mesure soulève des questions d’égalité des chances et d’équité. Les élèves des classes concernées seront soumis à un rythme différent des autres classes, ce qui pourrait entraîner des inégalités dans l’apprentissage.”

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Le directeur évoque également son propre horaire de travail. “Je suis légalement obligé de rester à l’école trente minutes après la fin des cours”, rappelle-t-il. D’où la perspective de prochaines “heures supplémentaires sans revalorisation salariale”. Et sans bien comprendre non plus la raison de ce déséquilibre.

“Alors que les écoles organisent ces cours de langue moderne sans financement supplémentaire depuis qu’ils sont obligatoires, la Fédération Wallonie-Bruxelles va enfin les subsidier. Est-ce pour cela qu’elle nous oblige à une heure de cours en plus ?”, demande le directeur.

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Enfin, il s’inquiète du calendrier. “Si on touche aux grilles horaires, il faut travailler avec les organisations syndicales. Dans les écoles organisées par les communes, le processus est encore plus long : le point doit être validé en conseil communal.” Comme quelques autres directrices et directeurs que nous avons joints également, Frédéric Schepens craint donc de ne pas disposer d’assez de temps pour s’organiser correctement. Le souhait d’un moratoire d’un an est évoqué par certains, tous réseaux confondus. Le texte ad hoc doit revenir prochainement en deuxième lecture au gouvernement.