Belgique

Accord sur la création de Masters en médecine: les politiques réagissent

Dans ce dossier où les deux hommes se sont opposés frontalement, le premier a mis en avant le développement de l’offre de soins en Hainaut tandis que le second voit dans l’accord le triomphe de la bonne gouvernance.

« Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est accordé sur le développement des masters en médecine à l’UMons et à Namur. Une décision importante pour le développement de l’offre de soins dans nos territoires. Un enjeu essentiel pour le PS », a souligné M. Magnette sur Twitter.

« L’Université de Mons aura un master en médecine sans financement complémentaire, ni définancement des autres facultés de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 450.000 euros économisés. Il y aura un moratoire sur les habilitations dont la procédure d’octroi va être fortement durcie. La bonne gouvernance a triomphé ! », a de son côté affirmé le président des libéraux francophones sur le même réseau social.

L’UMons aura son master en médecine, mais devra respecter certaines conditions

Un bras de fer opposait les libéraux aux autres partis de la majorité en Communauté française. Depuis le début de février, la majorité PS-MR-Ecolo se déchirait sur la demande de l’UMons et de l’UNamur à pouvoir organiser des masters en médecine. Le PS et Ecolo estimaient que la mesure permettrait de réduire la pénurie de médecins en Wallonie, et de soutenir le développement de la province du Hainaut. La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) refusait d’y souscrire. Elle justifiait sa position par des questions budgétaires ainsi qu’en raison du contingentement de médecins qui ne permettra pas demain à la FWB d’avoir plus de diplômés, même avec deux masters supplémentaires.

Le dossier a pris un tour explosif avec la menace du président du PS, Paul Magnette, hennuyer comme M. Bouchez, de recourir à une majorité de rechange, sans le MR, pour faire accepter les demandes des universités. Plusieurs médias ont même évoqué le scénario d’un renversement d’alliance.

Les demandes ont finalement été acceptées mais à de strictes conditions afin d’éviter un « surfinancement » de l’Université de Mons au détriment des autres.

Au gouvernement, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR) s’est réjouie « de l’aboutissement d’un dossier dans lequel nous avons pu obtenir les trois priorités que nous défendions depuis le début ». Selon la ministre, cet accord garantira « une bonne gestion de l’argent public, le maintien de la qualité de l’enseignement proposé ainsi qu’une refonte du système de l’octroi des habilitations qui était vicié. »

Le vice-président du gouvernement et ministre du Budget Frédéric Daerden (PS), a quant à lui repris une expression qui avait fait le succès de feu son père pour qualifier l’accord trouvé. « Graaaaaand accord sur les habilitations en médecine. C’est positif pour le manque de médecins et l’offre de soins de proximité. Cela renforce également l’accessibilité de l’enseignement supérieur. La différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination », a-t-il dit.

« Les premières sorties prématurées de la ministre avaient mis le gouvernement sous tension », a poursuivi Frédéric Daerden.  » L’accord trouvé permet de répondre aux demandes des établissements pour de nouvelles formations et intègre les habilitations en médecine. Des éléments balisent cet octroi et me semblent légitimes. Le gouvernement s’est aussi accordé sur une réforme du mécanisme des habilitations et aura dans le cadre de cette réforme une préoccupation pour les zones à faible taux d’accès à l’enseignement supérieur », a-t-il détaillé.

« Soutenir une médecine de proximité est essentiel. C’est ce que j’ai défendu au moment des discussions sur les quotas INAMI pour permettre à plus de médecins d’exercer. C’était également le cas dans ce dossier qui vise la formation », a souligné la ministre Ecolo Bénédicte Linard.

Quant au ministre-président Pierre-Yves Jeholet, il s’est dit réjoui.