Belgique

700 euros pour une chambre en colocation, 1000 euros pour un appartement une chambre: “Si les loyers continuent à augmenter, on va avoir un problème”

Si Bruxelles est plus chère que les autres régions du pays, toutes les grandes villes sont touchées par des hausses de loyer. Selon une étude menée par HelloSafe, il fallait compter en moyenne 948,8€ en moyenne pour un studio à Bruxelles, 841€ à Gand, 819 à Anvers et 841 à Louvain. À Namur, il faut compter en moyenne 750 euros pour un studio et à Liège, 590€.

“C’est un constat que posent les associations comme la nôtre : les loyers ont fortement augmenté récemment. On sent que la crise sanitaire, sociale et énergétique sont passées par là. Il y a eu une loi visant à interdire l’indexation pour les logements affichant au mauvais PEB mais pour les personnes qui ne sont pas propriétaires, ce n’est qu’un pansement sur une plaie ouverte. Avant, les ménages consacraient 30 ou 40 % de leurs revenus pour leur logement. Maintenant, on voit des familles qui utilisent 60 ou 80 % de leur budget pour payer leur loyer au détriment de la santé et des loisirs. Même avec deux salaires, ça devient difficile”, explique Chloé Thôme, porte-parole du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat.

En cause, la hausse de la demande de logements mais aussi la hausse des prix de l’immobilier et des taux d’intérêt. Une association pointe également l’absence de régulation sur le marché locatif.

“Les propriétaires privés sont libres de fixer le loyer de leurs biens, il n’y a pas de limite légale. Quand des autorités évoquent l’idée d’encadrer les loyers, forcément ça ne plaît pas aux propriétaires mais si ça continue à augmenter, on va avoir un vrai problème. Les prix ne peuvent pas continuer à gonfler à l’infini. Il va bien falloir réguler le marché”, déplore l’Union des locataires du quartier nord à Bruxelles.

Selon l’association, la qualité des logements pose également souvent question. “La salubrité est un gros problème. À cause de la crise, les propriétaires n’ont plus forcément les moyens de faire des travaux de rénovation qui seraient parfois nécessaires. Il y a aussi beaucoup de familles qui doivent se contenter de logements trop petits faute de moyens.”, dénonce l’association.

« Trop de propriétaires laissent leur logement à l’abandon »

Les logements inoccupés sont pointés comme l’un des problèmes à résoudre pour améliorer l’accès au logement dans les grandes villes. À Bruxelles, laisser un logement inoccupé pendant 12 mois est passible d’une amende administrative. Une cellule est chargée d’effectuer des contrôles et de faire appliquer des sanctions. Mais dans les faits, ces mesures ne suffisent pas lutter efficacement contre l’inoccupation de logements. “De trop nombreux propriétaires laissent des maisons à l’abandon, contribuant ainsi à augmenter le nombre de logements inoccupés et à faire pression sur les prix. Ce sont des logements qui pourraient être captés et remis sur le marché locatif mais pour ça, il faudrait qu’il y ait suffisamment de personnel pour effectuer des contrôles sur le terrain et ce n’est pas le cas”, explique Chloé Thôme, porte-parole du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat. Pour l’association, il faudrait activer d’autres leviers comme la vente forcée ou la réquisition à l’égard des biens des propriétaires qui refusent obstinément de se conformer à la législation régionale.