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Pierre-Yves Hendrickx explique pourquoi Charleroi attaque un “fan” au civil : “On veut en faire un exemple”

Le club a décidé de poursuivre le fautif en justice. Et ce dernier peut craindre de lourdes sanctions financières, même si la procédure durera des années. En plus d’une interdiction de stade infligée pour 54 mois, le “supporter” en question pourrait devoir dédommager le matricule 22 à hauteur du préjudice, qui se chiffre à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Pierre-Yves Hendrickx, le directeur administratif de Charleroi, détaille les raisons qui ont poussé le Sporting à agir au civil et assure que ce choix ne coïncide pas avec le verdict de la fin de la phase classique où les Zèbres ont manqué les Europa playoffs pour deux petits points.

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Pierre-Yves, quand vous est venue l’idée de poursuivre le fan au civil pour réclamer un dédommagement financier ?

”L’idée nous trotte dans la tête depuis le jour des incidents. C’est typiquement le cas que l’on ne voulait pas avoir. Celui d’un supporter qui outrepasse son rôle et influence le déroulé d’un match. Dans cette affaire, c’est encore plus absurde, car on menait au score.”

Auriez-vous adopté la même stratégie si Charleroi s’était qualifié pour les Europa playoffs ?

”Bien sûr. Le timing de notre action coïncide avec la fin de la phase classique, mais on devait attendre que le dossier soit clôturé. Nous n’attaquons pas, car nous avons manqué le top 8, mais parce que nous subissons un préjudice financier. Rien que contre Malines, nous avons reçu une amende de 50 000 euros. La CBAS a rajouté une pénalité supplémentaire de 10 000 euros. À cause de cet incident, nous sommes également sanctionnés d’un match à huis clos au Mambourg.”

guillement

« On aurait attaqué même en cas de qualification en Europa playoffs. »

Peut-on chiffrer le manque à gagner d’un huis clos ?

”De base, ce sont à coup sûr des centaines de milliers d’euros, mais, tant que l’on ne connaît pas l’adversaire, on ne peut le faire précisément. Le montant perdu sera bien plus élevé si l’on joue contre un grand club.”

guillement

« Le manque à gagner d’un huis clos ? Des centaines de milliers d’euros… »

Que répondez-vous à ceux qui invoquent à tort que c’est exagéré de faire payer un supporter ?

”Dix mille personnes vont être privées du bonheur d’un match par les faits d’une seule personne. On veut faire prendre conscience que l’on ne vient pas au stade en toute impunité. On est responsable de son comportement. Il y a un contrat entre les supporters, qui doivent respecter le règlement d’ordre intérieur, et le club.”

Il y a eu aussi les autres amendes à cause des fumigènes ou des jets de bières sur la pelouse qui vous ont coûté, si l’on additionne tout, aux alentours de 150 000 euros cette saison.

”Oui, mais inversement, quand nos supporters allument des fumigènes, on sait que c’est interdit, mais quand nous sommes prévenus assez tôt et que ce n’est pas fait de manière sauvage, le club est pour. On se bat d’ailleurs avec le ministère pour faire évoluer cette règle interdisant les fumigènes. Quand on reçoit une amende à Eupen parce que nos supporters jettent leurs bières de joie sur la pelouse après le but à la dernière minute de Marcq, on blâme la fédération, car on trouve cela ridicule et pas nos supporters. C’est là où se situe la différence avec le jet du fumigène qui stoppe la rencontre face à Malines. Cela allait contre l’intérêt collectif. Et on veut en faire un exemple pour qu’il n’y ait pas d’escalade dans ce type d’actes.”

Pierre-Yves Hendrickx explique les raisons qui ont poussé le club à attaquer un "fan" en justice.
Pierre-Yves Hendrickx explique les raisons qui ont poussé le club à attaquer un « fan » en justice. ©Photo News