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« J’espère que je remplirai bien ce rôle » : les trois raisons qui doivent faire de De Bruyne un bon capitaine

Parce qu’il est au cœur du jeu et du système

Tedesco avait déjà confié le brassard à un gardien (Peter Gulacsi à Leipzig) mais, au grand dam de Thibaut Courtois (lire par ailleurs), les entraîneurs préfèrent toujours, quand c’est possible, un joueur au cœur du jeu. Et il n’y a personne de plus au cœur du jeu que De Bruyne chez les Diables.

Avec la retraite d’Hazard, Tedesco n’aura pas eu le casse-tête de ses prédécesseurs : comment faire cohabiter Eden et KDB dans la même équipe ? Le nouveau sélectionneur va pouvoir jouer la carte du stratège de Manchester City à fond. Même s’il reste un suspense sur la forme du système de Tedesco avec les Diables, l’idée est claire : mettre De Bruyne dans les meilleures conditions possibles.

Voir le joueur le plus important de l’équipe avec le brassard n’est rien d’autre que logique. Didier Deschamps n’a pas eu une réflexion fort différente quand il a nommé Kylian Mbappé capitaine des Bleus en début de semaine. Et c’est aussi le cas chez les champions du monde en titre argentins avec Lionel Messi.

Parce qu’il est le Diable le plus craint

Avant même sa retraite, Hazard avait pu le constater : le Diable le plus populaire à l’étranger, ce n’était plus lui mais KDB. C’était particulièrement criant au Qatar. Parce qu’Eden était moins en vue au Real Madrid mais aussi grâce au pouvoir d’attraction mondial de la Premier League. Pour l’immense majorité des fans de foot à travers la planète, le football belge, c’est d’abord De Bruyne et personne d’autre. Il est à la fois admiré et… craint par les adversaires.

Le marketing n’a pas eu sa place dans la décision de Tedesco mais donner le brassard au joueur qui fait le plus peur ne fera pas de mal à une équipe qui a été mondialement moquée au Qatar. À 31 ans et avec 97 caps, KDB a reçu une mission : redorer le blason. Ça pourrait ressembler à la dernière danse de Michael Jordan avec les Bulls. Avec l’Euro en Allemagne, là où il avait explosé aux yeux de la planète foot, comme territoire pour son ultime chef-d’œuvre. À moins que la Coupe du monde 2026 ? On n’en est pas encore là.

Parce que ça peut améliorer son humeur

Si le brassard reste au bras du leader technique des Diables, la Belgique va connaître un changement de ton radical. Après les clins d’œil d’Hazard, voici la moue boudeuse de De Bruyne. Comme si on passait du Schtroumpf farceur au Schtroumpf grognon. KDB n’aura jamais le côté solaire d’Eden mais le capitanat pourrait l’aider à s’ouvrir.

De Bruyne a souvent râlé sur le terrain avec les Diables. Il s’est même parfois fâché (encore plus) rouge quand le jeu ne tournait pas comme il l’entendait. On se souvient de sa colère à la dernière Coupe du monde face au Canada. Le brassard pourrait l’aider à se responsabiliser. À devenir plus rassembleur et moins râleur. Quand il aura quelque chose à reprocher, il aura la légitimité absolue de le faire par son statut. Mais il aura aussi le devoir de garder une certaine courtoisie, sans mauvais jeu de mots.