Maroc

La régionalisation avancée est érigée en choix stratégique, selon le Chef du gouvernement

Le Maroc a fait de la régionalisation avancée un choix stratégique en attribuant aux espaces territoriaux un statut institutionnel et constitutionnel avancé dans le processus d’élaboration et d’exécution des politiques publiques, a affirmé, mercredi, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Dans une allocution lue en son nom par le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, à l’ouverture des travaux de la 5ème session du Forum parlementaire des régions, M. Akhannouch a indiqué que Royaume a contribué à la mise en œuvre des programmes publics au niveau territorial et a élaboré des programme territoriaux de développement intégré.

Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’une approche de gestion innovante et ambitieuse, qui a permis de réunir les conditions nécessaires pour promouvoir les questions territoriales, tout en renforçant l’intégration de la dimension régionale dans la dynamique nationale globale. Il a plaidé, par ailleurs, pour une nouvelle génération de politiques et de réformes économiques en vue d’accompagner les attentes et revendications sociales, notant que le gouvernement veille depuis son installation à faire de la régionalisation avancée une des approches fondamentales du renforcement de la gouvernance publique, en adoptant des mesures concrètes pour améliorer l’accès de tous aux services publics et en œuvrant au rapprochement de l’administration des citoyens et au développement de mécanismes de prise de décision efficaces et rapides qui permettent l’élaboration de politiques visant à réduire les disparités et à renforcer les fondements de l’État social.

Le programme gouvernemental, a ajouté M. Akhannouch, a érigé la consolidation du chantier de régionalisation avancée en levier de l’action gouvernementale, en s’attelant au renforcement de la communication directe avec les responsables régionaux et en veillant à être à l’écoute des élus des unités territoriales, dans le but d’assurer le suivi minutieux des problématiques liées à la mise en œuvre de la régionalisation et renforcer la contractualisation entre le gouvernement et les conseils régionaux dans le cadre de contrats-programmes comme mécanisme pour accélérer le rythme du développement régional.

M. Akhannouch a souligné que le gouvernement est conscient que l’activation réelle du système des régions n’atteindra pas le niveau requis sans l’accompagnement d’un ensemble de programmes et chantiers structurants, soulignant dans ce contexte l’importance stratégique des chantiers de décentralisation administrative et son rôle en matière de consolidation de la régionalisation avancée, de développement, outre l’adoption d’une approche politique de proximité et l’impulsion des investissements au niveau territorial.

Après avoir souligné que le choix de la décentralisation territoriale adopté par le Royaume requiert des prérequis juridiques, administratifs et matériels nécessaires à la mise en œuvre efficiente des organismes de gestion territoriale, M. Akhannouch a passé en revue un ensemble de réformes constitutionnelles, juridiques et structurelles ayant accompagné le processus de décentralisation territoriale, dont le décret relatif à la Charte nationale de la décentralisation administrative en tant que pilier fondamental pour soutenir les collectivités territoriales, les services décentralisés de l’État et les institutions dans l’accomplissement des tâches qui leur sont assignées. Le gouvernement, a-t-il noté, poursuit la mobilisation de l’effort d’investissement de l’Etat et l’encouragement des investissements privés, compte tenu de l’importante de l’investissement en tant que mécanisme majeur pour la consolidation des piliers de l’Etat social et la mise en place des jalons d’une économie nationale plus équitable, relevant que le gouvernement accorde une grande attention à la répartition régionale des investissements, notamment dans les secteurs sociaux et les services de base. Il a, à ce propos, fait observer que l’investissement public au titre de l’année 2024 devrait atteindre environ 335 milliards de dirhams. Il a, en outre, évoqué la mise en œuvre par le gouvernement de la nouvelle charte de l’investissement et les perspectives importantes qu’elle offre au tissu entrepreneurial en termes d’opportunités d’investissement au niveau territorial, soulignant que le gouvernement avance à pas sûrs sur la voie de la consécration de la dimension régionale de l’investissement et le renforcement des rôles des organismes régionaux et décentralisés en la matière pour assurer leurs rôles de développement et les ériger en véritables pôles d’investissement.

Le gouvernement œuvre à adopter une nouvelle générations de réformes relatives à la simplification et à la digitalisation des procédures administratives dans l’optique de dépasser l’approche traditionnelle dans la gestion des demandes d’investissement, ajoutant que les dossiers d’investissement d’un montant variant entre 50 et 250 millions de dirhams seraient traités au niveau régional, concrétisant la vision du gouvernement concernant l’implantation territoriale des investissements.

Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce Forum parlementaire, organisé en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’Association des régions du Maroc, l’Association marocaine des présidents de conseils des préfectures et provinces, et l’Association marocaine des présidents de conseils communaux, constitue un cadre institutionnel novateur qui s’inscrit dans l’esprit de la Constitution. Dans son article 137, la Constitution prévoit la contribution des régions et des autres collectivités territoriales à la mise en œuvre de la politique générale de l’État et à l’élaboration des politiques territoriales par le biais des représentants de ces instances au sein de la Chambre des conseillers.

Les travaux du Forum, organisé sous le thème « La région : acteur clé dans le développement intégré et durable », s’articulent autour de trois axes principaux, à savoir « les enjeux de la politique régionale de l’État en matière d’investissement public », « les défis de la promotion de l’investissement privé au niveau des régions » et « les défis de la mise en œuvre de la deuxième génération des programmes de développement régional ».