Maroc

La filière confirme sa résilience: La production des dattes en hausse de 6,5%

Impact
La stratégie Génération Green accorde une place importance à la filière phoenicicole. Dans ce sens le nouveau contrat programme pour le développement de cette filière a été signé en marge de la 15ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle nationale de la filière des dattes (Maroc Dattes). Le coût global de la mise en œuvre des actions prévues, sur la période 2021-2030, dans le cadre de ce contrat programme, s’élève à près de 7,47 milliards DH. Parallèlement, la filière fait face à l’impact de la sécheresse mais reste résiliente.

La filière des dattes accuse les conséquences du manque de précipitations. «La sécheresse de plusieurs années a beaucoup impacté l’écosystème oasien parce que le niveau des barrages a baissé. Cela fait plus de 7 ans qu’il n’y a pas eu de pluies de façon régulière mais malgré cette sécheresse nous avons une production de 115.000 tonnes qui est en augmentation de 6,5% par rapport à la campagne agricole 2022-2023 (108.000 t) et ceci grâce à la maîtrise de l’eau d’irrigation et sa valorisation à travers des systèmes d’irrigation moderne pour pouvoir apporter l’eau à la plante au bon moment et éviter les gaspillages et les pertes d’eau», explique Mohammed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, à ALM en marge de la 12ème édition du Salon international des dattes au Maroc «Sidattes 2023».

A propos de ce salon, le ministre n’a pas manqué de souligner lors d’une déclaration à la presse qu’il s’agit «d’un espace extrêmement important pour la filière des dattes d’abord parce que c’est un lieu de rencontres entre les professionnels de différentes dimensions en matière d’échanges de connaissances, d’expertises, et des dernières technologies et techniques». Pour le ministre, des progrès extrêmement importants ont été réalisés dans le cadre du Plan Maroc Vert.

Multiplier par deux l’efficacité hydrique

Ambition. Les zones oasiennes du Maroc subissent un climat aride marqué par des précipitations faibles et irrégulières. Il s’avère dans ce contexte que la maîtrise de l’eau par l’irrigation est une solution pour améliorer la résilience de ces oasis. Dans ce sens, la stratégie Génération Green ambitionne de doubler l’efficacité hydrique et d’atténuer l’impact des pénuries d’eau, à travers la sauvegarde des ressources en eau souterraines, le développement de la filière phoenicicole dans les zones oasiennes, la valorisation des terres collectives dans les zones oasiennes, la préservation des périmètres de PMH dans les oasis et la sauvegarde du patrimoine des Khettaras. Dans ce sens, les investissements prévus portent sur la valorisation des eaux mobilisées du barrage Kaddoussa pour le développement et la pérennisation de l’irrigation sur 10.000 ha, la réhabilitation de 245 khettaras relevant des zones oasiennes sur un linéaire total de 405 km, la réalisation des seuils pour la recharge des nappes et le renforcement de la mobilisation des eaux de surface et la poursuite des efforts de reconversion des systèmes d’irrigation traditionnels à l’irrigation localisée.

«Nous avons atteint 3 millions de plants qui ont été implantés que ce soit à l’intérieur des oasis ou alors à l’extérieur en termes d’extension de superficie. Aujourd’hui avec la stratégie Génération Green, le cap en termes de développement des dattes est de 5 millions d’arbres à planter d’ici 2030. Donc il s’agit d’un programme très ambitieux et intégré parce qu’il y a d’autres dimensions avec les plantations, notamment la modernisation et la maîtrise du système d’irrigation car l’eau est le facteur essentiel du maintien des oasis», déclare-t-il ajoutant qu’il y a aussi la question du contrôle des maladies ainsi que la nécessité de la valorisation des dattes. «Nous souhaitons que la valeur ajoutée reste dans la région et dans les régions de production de manière globale», indique le ministre citant ainsi l’importance de diversification de la variété marocaine.

«L’ensemble des conférences qui vont accompagner ce salon vont aborder toutes ces thématiques», relève-t-il rappelant par ailleurs qu’un contrat programme a été signé entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle des dattes avec l’objectif d’accompagner la mise en œuvre dudit programme afin d’impliquer tout le monde et faire converger les efforts avec un budget de plus de 7 MMDH d’investissement dont 52% vient de l’État.

A noter que le Sidattes est organisé à Erfoud du 3 au 8 octobre 2023 sous l’égide du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, par l’Association du Salon international des dattes au Maroc (Asidma). Cette édition est sous le thème «Génération Green : de nouveaux horizons pour le développement du palmier dattier et la durabilité des oasis».

Création d’un complexe industriel à Errachidia

Projet. Au cours de la première journée du Sidattes, un protocole d’accord a été signé avec le Groupe Mareta pour la réalisation d’un complexe industriel composé d’une unité de production du biocharbon et une unité de production de l’éthanol à Errachidia avec un investissement de 237 MDH sur une période de 5 ans. Ce projet va permettre d’exploiter 70.000 tonnes des restes des palmiers et des dattes. Il permettra également de créer 350 emplois directs et 1.100 emplois indirects. Ce protocole d’accord vise l’instauration donc d’un cadre de partenariat entre les parties signataires pour faciliter l’installation et le lancement d’un projet porté par l’investisseur «Marita Group» relatif à la mise en place d’un complexe industriel pour la valorisation des débris du palmier dattier et des dattes à faible qualité au niveau de la province d’Errachidia. Il s’agit ainsi d’assurer des services d’accompagnement et de facilitation dans toutes les phases de la mise en œuvre dudit projet.