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Varsovie condamne une campagne « honteuse » contre Jean-Paul II

La résolution a été adoptée principalement par les députés de Droit et Justice (PiS) au pouvoir, ainsi que d’autres partis de droite. L’opposition libérale n’a pas participé au vote, la gauche a voté contre.

L’adoption du texte faisait suite à la diffusion d’un reportage télévisé dimanche sur la chaîne TVN et la parution mercredi d’un livre écrit par un journaliste néerlandais, qui affirment que le futur souverain pontife polonais dissimulait des affaires de pédophilie dans l’Église catholique lorsqu’il était évêque de Cracovie.

Pédophilie: « Jean Paul II savait », selon un livre à charge paru en Pologne

« Saint Jean-Paul II occupe une place particulière dans l’histoire de la Pologne et de l’Europe. Son plaidoyer décisif pour le droit de notre patrie à la liberté parmi les nations d’Europe, sa défense des droits de notre nation ont fait du Saint-Père le plus important des pères de l’indépendance de la Pologne », ont écrit les auteurs de la résolution.

De son côté, le président de l’épiscopat polonais, Mgr Stanislaw Gadecki a appelé jeudi « toutes les personnes de bonne volonté à ne pas détruire (…) l’héritage de Jean-Paul II ». Selon lui, c’est suite à des décisions de Jean-Paul II que « l’Église a fait un effort décisif pour établir des structures et développer des procédures claires pour assurer la sécurité des enfants et des jeunes, pour punir correctement les coupables de crimes sexuels, et surtout pour aider les personnes lésées. »

Le même jour, le ministère polonais des Affaires étrangères a « invité » l’ambassadeur américain pour un entretien consacré, selon des médias polonais, à la chaîne de télévision TVN, appartenant au groupe américain Discovery, qui a diffusé dimanche un reportage à charge sur l’ancien souverain pontife.

Dans un communiqué annonçant « l’invitation » de l’ambassadeur américain, le ministère a estimé que les effets potentiels des actions de la chaîne de télévision « sont identiques aux objectifs de la guerre hybride visant à provoquer des divisions et des tensions dans la société polonaise ».

Les deux enquêtes journalistiques citent des documents et des témoignages directs relatant des cas de pédophilie des prêtres, dont le futur pape Jean-Paul II aurait eu connaissance.