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Réforme des retraites: le gouvernement rejette la demande de médiation de Laurent Berger

« Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation », a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors du compte-rendu du conseil des ministres, alors que débutait la 10e journée d’action contre ce texte à l’appel de tous les syndicats unis.

Présent au départ de la manifestation parisienne, le leader syndical a vivement réagi à ce refus du gouvernement.

« Ca va commencer à suffire les fins de non-recevoir à la discussion et au dialogue (…) C’est insupportable que la réponse soit une fin de non-recevoir », a-t-il dit. La réponse du gouvernement est « un bras d’honneur », a également estimé le Premier secrétaire du PS Oliver Faure.

Mais les députés du MoDem, une des composantes de la majorité avec Renaissance et Horizons, ont aussi pris leurs distances avec la position du gouvernement.

« C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul », a souligné le président du groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale.

« Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué » directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.

Sur France Inter mardi matin, Laurent Berger a proposé de « prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation », et il a appelé à un « geste d’apaisement pour trouver une voie de sortie ».

Mais « si on part sur une pause d’un mois et demi et une médiation, au final on ne fait pas passer la réforme », a assuré une source gouvernementale à l’AFP.

« Le président de la République l’a dit: il est prêt à recevoir l’intersyndicale dès lors, parce que nous respectons nos institutions, que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi », a détaillé M. Véran, soit pas avant la fin du mois d’avril.

« Ensuite, la Première ministre se tient à disposition des syndicats pour les recevoir très directement, pour pouvoir parler », a-t-il ajouté.

Le porte-parole du gouvernement a également rappelé les autres sujets de discussions possibles avec les syndicats « pour faire progresser les droits des travailleurs »: « répartition de la valeur au sein de l’entreprise », « les fins de carrière », « les petits salaires en dessous du SMIC ».