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Les intoxications se poursuivent dans les écoles de filles d’Iran

Les intimidations n’en finissent pas. De nombreuses voix critiques ont dénoncé une probable tentative, voire une “vengeance”, des éléments les plus radicaux de la République islamique visant à décourager et étouffer l’impressionnant mouvement de contestation populaire qui déferle depuis sept mois sur tout le pays. Depuis la mort en détention de l’étudiante Mahsa Amini, les Iraniens manifestent leur indignation dans des actions remettant en cause les autorités et les règles de vie en société (comme le port obligatoire du foulard pour les filles) de la République islamique. Un soulèvement, que les autorités répriment par ailleurs et dont les écoles et les universités constituent des foyers de mobilisation…

Le Parlement européen avait adopté à la mi-mars une résolution condamnant “avec la plus grande fermeté” les tentatives d’empoisonnement de femmes et de filles en Iran, une “tentative atroce” de les “réduire au silence” qui dure depuis plusieurs mois.

Rapport parlementaire très attendu

Ni la trêve de Norouz (le Nouvel An persan) ni les premières arrestations annoncées courant mars n’ont réussi à enrayer cette mystérieuse vague d’intoxications qui a affecté des milliers d’écolières depuis cinq mois aux quatre coins du pays. Un premier bilan officiel, établi le 7 mars, faisait état de 5000 écolières affectées (et quelques poignées de garçons) dans plus de 230 établissements de 25 des 31 provinces constituant l’immense territoire iranien.

Les autorités n’ont pris le problème à bras-le-corps que le mois dernier. Dans une rhétorique parfaitement conforme à l’idéologie du régime, le président Ebrahim Raïssi avait jusque-là dénoncé un “complot de l’ennemi” visant à “semer la peur, l’insécurité et le désespoir”. Le guide de la révolution Ali Khamene a alors promis des “peines sévères” pour ces “crimes impardonnables”. Des réponses sont aussi attendues. Si aucun délai supplémentaire n’est annoncé d’ici là, c’est en cette fin de semaine que devrait être rendu public le rapport final de la commission d’enquête parlementaire censée établir les faits, présidée par le député Hamidreza Kazemi.