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Marc Tarabella trahi par son “pote du foot”

Marc Tarabella était très ému au moment d’évoquer le fait que son nom de famille avait fait la “Une des journaux”. “Je voyais mon visage au JT. Mon nom était partout, celui de ma famille, celui de ma maman, de ma femme, de mes enfants”, a-t-il souligné d’une voix étranglée.

Il a rappelé la chronologie des faits et sa grande surprise face au déroulé de ces événements. Lorsque le nom de Panzeri est sorti dans la presse, il pensait d’ailleurs à une erreur, “comme il en arrive parfois”. “Comment un homme ex-numéro 4 du Parlement européen, ancien leader syndicaliste reconnu, aurait pu tremper dans une telle affaire ?, explique-t-il. Cet homme, que je considérais comme un ami, que je voyais régulièrement, avec qui je partageais une passion commune pour le football, avec qui on débattait souvent sur les nouvelles du championnat italien”.

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Une surprise totale

C’est au moment d’être perquisitionné, chez lui, qu’il apprend qu’il est soupçonné d’être mêlé à toute cette histoire. “Je n’ai pas compris. Je n’avais rien à me reprocher et il y avait chez moi, un juge d’instruction, la présidente de mon Parlement, des policiers et même un chien pour renifler”.

En larmes, l’ancien ministre wallon a laissé le soin à son avocat et à son porte-parole de répondre aux questions des journalistes après avoir rappelé sa position dans l’affaire : “Je n’ai pas reçu d’argent, ni de cadeaux en échange de mes opinions politiques”.

Selon l’avocat de Marc Tarabella, la libération de son client – qui, rappelons-le, reste inculpé -, a été plus rapide que prévu. Manifestement, avance Me Maxime Töller, “des éléments récents permettent de mettre en cause la crédibilité des déclarations de Monsieur Panzeri. L’enquête avance vite, très vite. Les enquêteurs traitent de multiples données, c’est impressionnant”. L’avocat qui avait déposé une requête en récusation du juge d’instruction et qui n’avait pas obtenu gain de cause réaffirme toute sa confiance dans la Justice : “Si d’autres magistrats ont estimé qu’il n’y avait pas de faute dans son chef, je leur fais confiance”.

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À gauche, jusqu’à la fin de ses jours

Reste encore à trancher de quoi sera fait l’avenir politique de Marc Tarabella qui avait précisé, avant le début du Qatargate, qu’il ne serait plus candidat député européen, ni candidat bourgmestre lors du scrutin d’octobre 2024. Mais il entend bien terminer les législatures européennes et communales en cours. Il compte ainsi entamer les démarches pour redevenir bourgmestre de sa commune d’Anthisnes. Il demandera aussi la permission au juge d’instruction pour se rendre à Strasbourg afin d’assister aux séances du Parlement européen. “Il appartient au groupe politique auquel il appartient toujours ainsi qu’au PS de décider ce qu’il convient de faire avec Monsieur Tarabella. Il reste socialiste, il votera avec son groupe”, explique Me Töller.

Précisons qu’avec le PS, qui a suspendu Marc Tarabella, les relations sont toujours tendues. Dans son exposé, le député européen a évoqué le respect de la présomption d’innocence, “Je salue d’ailleurs les médias qui, pour la plupart, ont toujours respecté et respectent toujours la présomption d’innocence ; ce n’est pas le cas de tout le monde…”. Entre les lignes on comprend que la sanction infligée par son parti lui reste en travers de la gorge, ce que confirme son avocat. “Il a ressenti une absence du respect de la présomption d’innocence de la part de son parti. Que des gens se posent des questions, c’est normal. Mais que certains estiment qu’ils ont déjà des réponses et qu’ils peuvent prononcer des peines, c’est un problème”. Le porte-parole de M. Tarabella a pour sa part annoncé que son patron restait “de gauche, socialiste et ce sera le cas jusqu’à la fin de ses jours”.