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L’Union renforce l’aide à la Moldavie, « pays parmi les plus touchés par les conséquences de la guerre en Ukraine »

Cette mission aura un mandat de deux ans et sera lancée par M. Borrell le 1er juin, à Chisinau, en marge de la deuxième réunion de la Communauté politique européenne, qui rassemblera 47 dirigeants du continent (excepté ceux de la Biélorussie et de la Russie). Une quarantaine d’experts seront mis à disposition de ce pays, le plus pauvre d’Europe, qui se bat pour tenir tête à une guerre hybride de la Russie et est officiellement candidat à l’adhésion à l’UE. Conseil stratégique, renforcement des capacités de détection, d’identification et d’attribution des menaces, réponse aux menaces hybrides… Au total, 40 millions d’euros seront mobilisés dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix (FEP) pour consolider la défense de la Moldavie.

« La sécurité de l’Europe dépend de la Moldavie »

Deux oligarques prorusses en ligne de mire

Moscou cherche depuis plusieurs mois à renverser le gouvernement pro-européen de Chisinau, notamment via les manifestations organisées en apparence par le mouvement prorusse de l’oligarque en fuite Ilan Shor. D’ici la fin de la semaine, les Vingt-sept devraient « parvenir à un accord sur un nouveau régime de sanctions contre ceux qui déstabilisent le pays », a aussi annoncé M. Borrell. Il s’agira alors « du processus de création d’un régime de sanctions le plus rapide de l’histoire de l’UE », s’est félicité Bogdan Aurescu, ministre des Affaires étrangères roumain, qui avait soumis cette proposition fin février.

Les individus visés auront l’interdiction de pénétrer dans l’UE et y verront leurs avoirs gelés. Seront sanctionnées les personnes (ou entités) qui sapent le processus politique démocratique, menacent la souveraineté ou la stabilité de la Moldavie, ou minent ses fonds publics. Y figureront donc sans doute les oligarques Ilan Shor et Vladimir Plahotniuc, que Chisinau accuse d’aider Moscou dans ses tentatives de déstabilisation. Déjà sanctionnés par les États-Unis, tous deux sont en fuite et sont pointés du doigt pour leur rôle dans le « casse du siècle », à savoir la disparition d’un milliard de dollars de banques moldaves en 2014.