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Les fuites de documents classifiés : “Un risque très grave pour la sécurité nationale des États-Unis”

Parmi ces documents, indiquant notamment que ceux-ci ont ciblé des alliés, comme le Mossad israélien, plusieurs concernent la guerre en Ukraine. Selon le Washington Post, “les États-Unis doutent que la contre-offensive ukrainienne permette d’obtenir des gains importants” de territoires face aux troupes russes, vu les “lacunes en matière de constitution et de maintien des forces”.

Cette contre-offensive, que le ministre de la Défense Oleksiy Reznikov voit pour “avril ou mai”, est de toutes les conversations dans le pays, au risque de susciter des attentes déçues, d’autant que la mobilisation de combattants rencontre des difficultés et que le pays manque de munitions. Le contenu des documents américains, qui “s’écarte nettement des déclarations publiques de l’administration Biden sur la vitalité de l’armée ukrainienne”, relève le Washington Post mardi, “est susceptible d’enhardir les critiques appelant à des négociations pour mettre fin à la guerre”.

En Ukraine, on attend fiévreusement la contre-offensive

S’il n’a pas voulu se prononcer sur l’authenticité de ces documents, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a évoqué la grande préoccupation des autorités américaines : “Nous ne savons pas qui est responsable de cela. Et nous ne savons pas s’ils ont davantage (de documents) à poster”. “Nous continuons à enquêter sur la façon dont c’est arrivé, ainsi que sur l’ampleur du problème. Des mesures ont été prises pour analyser plus avant la manière dont ces informations ont été distribuées et à qui”, a ajouté un porte-parole du ministère de la Défense, Chris Meagher. Quant au ministère de la Justice, il a ouvert une enquête pénale distincte.

“Rassurer les alliés”

Beaucoup des photographies de documents, découvertes sur Twitter, Telegram, Discord et autres plateformes ces derniers jours, ne sont plus disponibles : Washington travaillerait à leur retrait. Les États-Unis ont aussi pris contact avec leurs alliés, “y compris pour les rassurer sur notre engagement à protéger les renseignements et sur notre capacité à garantir nos partenariats”, a assuré le porte-parole de la diplomatie américaine, Vedant Patel.

Une équipe cherche en outre à déterminer si les documents sont authentiques. Au moins l’un d’eux semble avoir été modifié pour faire croire que l’Ukraine a subi des pertes plus importantes que celles de la Russie, alors que l’original aurait dit l’inverse. Un “nombre significatif” des documents sur la Corée du Sud ont été “falsifiés”, a en tout cas affirmé, mardi, la présidence sud-coréenne. Selon des informations de presse, ils faisaient état des craintes de hauts représentants de la sécurité nationale sud-coréenne de voir des armes et munitions produites dans le pays être utilisées en Ukraine.