International

L’allocution d’Emmanuel Macron accueillie par des concerts de casseroles et des dégradations

A Lyon, selon la préfecture, plusieurs incidents se sont produits peu après 21H00 après un rassemblement devant l’Hôtel de ville, d’où plusieurs centaines de manifestants sont partis arpenter les rues du quartier de la Croix-Rousse.

« Lors d’une manifestation sauvage », un groupe d’individus ont forcé une porte de la mairie du 1er arrondissement avant de s’introduire dans le bâtiment et d’en taguer les murs de l’entrée, relate le communiqué de la préfecture. D’autres ont incendié la devanture du poste de la police municipale de l’arrondissement et dans le même temps, un incendie s’est déclaré au sous-sol d’un immeuble mitoyen. Sur le parcours de cette manifestation sauvage, des jets de projectiles et des tirs de feux d’artifice ont visé les forces de l’ordre qui ont alors répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Deux policiers ont été blessés au cours de la soirée.

La préfète de région a réagi en condamnant fermement « ces atteintes aux biens publics » et assuré de son soutien les forces de l’ordre.

Pour se donner un peu d’air, Emmanuel Macron se fixe un calendrier très serré

A Caen, 900 personnes ont pris part à une « manifestation non déclarée », selon la préfecture qui a fait état de nombreuses dégradations. Sept personnes ont été interpellées, ajoute la même source.

Plusieurs rassemblements se sont également tenus à Paris, où les manifestants avaient commencé peu avant 20H00, au moment où Emmanuel Macron s’apprêtait à s’adresser à la nation, à faire du bruit en tapant sur des casseroles et des poêles à l’aide de cuillers ou d’autres ustensiles. Des centaines de personnes se sont notamment réunies devant la mairie du 10e arrondissement, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les manifestants arboraient de nombreux drapeaux des partis LFI, NPA, PCF, EELV ou encore de l’organisation Attac ou de la CGT, et scandaient « Macron démission », ou « Paris soulève-toi ». Ce rassemblement a ensuite laissé place à trois manifestations sauvages dans Paris, comptant au total quelque 2.000 manifestants, a indiqué la préfecture, qui avait recensé en fin de soirée 16 feux de poubelles, tous éteints.

« Manif avec une gourde »

Plusieurs autres « casserolades » étaient prévues dans Paris, — où des concerts à l’aide de ces ustensiles ont également eu lieu aux fenêtres –, et partout en France.

« C’est plutôt convivial », a commenté Jeanne, 28 ans, agricultrice, qui manifestait à Rennes en tapant sur sa gourde avec sa clé. « J’ai fait des manifs mais c’est ma première avec une gourde! Je n’ai pas du tout eu envie de l’écouter, je le trouve condescendant », a-t-elle poursuivi à propos du président de la République. « J’écouterai demain ce qu’il a dit, sur France Inter. C’est bien la première fois que je fais une pareille manif, c’est assez parlant je trouve ».

Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis sur le Vieux-Port de Marseille avant de se diriger vers l’hôtel de ville, certains scandant « Macron démission ». Des habitants ont soutenu les manifestants en tapant sur des casseroles depuis leur balcon.

Demonstrators take part in a concert of pans to protest during French President Emmanuel Macron�s televised address to the nation, after signing into law a pensions reform, in Marseille, southern France, on April 17, 2023. (Photo by NICOLAS TUCAT / AFP)
Concert de casseroles sur le Vieux-Port de Marseille ©AFP or licensors

A Saint-Etienne, de petits groupes ont continué à déambuler dans le centre-ville après une manifestation d’environ 300 personnes, selon la préfecture, qui a fait état de tags, poubelles incendiées et bris de vitrines, notamment d’une agence bancaire. Des feux de poubelles ont aussi émaillé les déambulations de manifestants à Rennes, Caen, Nantes et Angers, où des manifestations non déclarées ont eu lieu après l’allocution.

A Strasbourg, après le concert de casseroles qui a duré environ une heure dans le centre-ville, quelques centaines de personnes ont improvisé des barricades au milieu des rues à l’aide de conteneurs à poubelles ou d’objets de chantier pour barrer la route à la police, a constaté l’AFP, et les forces de l’ordre ont fait à plusieurs reprises usage de gaz lacrymogène.

L’ONG altermondialiste Attac, qui avait lancé un appel à des « casserolades » devant les mairies, avait recensé « plus de 300 rassemblements » en France.