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La France se justifie sur Taïwan après les propos de Macron : “Nous ne sommes pas suivistes des États-Unis”

L’égarement stratégique d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a suscité une vague d’incompréhension aux Etats-Unis et en Europe en appelant l’UE à ne pas être « suiviste » de Washington ou Pékin sur la question de Taïwan. « La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes » sur la question de Taïwan « et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise », a-t-il dit dans une interview au site américain Politico et au quotidien économique français Les Echos parue dimanche.

Des propos aussitôt interprétés comme une prise de distance à l’égard de Washington alors que les Etats-Unis sont par ailleurs très engagés auprès de l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe. « Le président de la République assume entièrement son propos », a insisté la source diplomatique.

La France ne se désintéresse pas des tensions autour de Taïwan, a-t-elle martelé, alors que la Chine a mené des exercices militaires pour faire pression sur l’île. Pékin avait perçu comme une menace la rencontre la semaine dernière entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et Kevin McCarthy, le troisième personnage du gouvernement américain.

« Le président n’a pas dit que nous ne nous préoccuperions pas de la sécurité de Taïwan, n’a pas dit que nous ne serions pas là pour défendre un Indo-Pacifique ouvert », a asséné la source diplomatique.

Une frégate française a d’ailleurs traversé le détroit de Taïwan au moment même où la Chine menait ses exercices, a-t-elle précisé.

Les propos du président ont aussi été perçus comme faisant porter la responsabilité première des tensions dans la région aux Américains.

« Le chef de l’Etat sait que Joe Biden ne veut pas la guerre », a riposté la source diplomatique française. Lors de son déplacement en Chine la semaine dernière, « Xi Jinping lui a dit qu’il était pour une solution pacifique et n’était pas pressé pour Taïwan », a-t-elle ajouté.

Paris a par ailleurs déploré les « mots orduriers » de Donald Trump envers Emmanuel Macron apès sa visite en Chine.

« Macron, qui est un ami, est avec la Chine en train de lui lécher le cul », a estimé l’ancien président américain.

Lors d’une « belle visite » en 2019 à la Cité interdite, « Donald Trump avait eu une phrase + I can not blame China+ (je ne peux pas blâmer la Chine) », a lancé la source diplomatique, critique.