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La contre-offensive ukrainienne attendra encore un peu : les explications de Volodymyr Zelensky

Une contre-offensive imminente de l’Ukraine ? Les signaux se multiplient

Les troupes ukrainiennes parviennent à se maintenir sur le front du Donbass, à “empêcher l’ennemi d’avancer”, voire à le faire reculer à certains endroits, comme à Bakhmout, a affirmé mercredi le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandr Syrskyi. “Nous voyons les résultats des actions efficaces de nos unités”, a-t-il assuré.

Rien à voir encore avec la contre-attaque qui se voudrait décisive, en permettant aux Ukrainiens de récupérer une bonne partie, à tout le moins, des 17 %, selon War Mapper, de leur territoire sous occupation russe. Des doutes sont d’ailleurs apparus sur la capacité réelle de Kiev de la mener à bien. “Les attentes à l’égard de notre campagne de contre-offensive sont surestimées dans le monde”, avait ainsi déclaré le ministre de la Défense, Oleksii Reznikov, au Washington Post. “La plupart des gens attendent quelque chose d’énorme”, ce qui pourrait entraîner une “déception émotionnelle”.

Les brigades de combat, dont certaines ont été formées par les pays de l’Otan, sont “prêtes”, a assuré le président Zelensky, mais son armée manque encore de “certaines choses”, notamment de véhicules blindés qui arrivent “par lots”. Selon CNN, en tout cas, le Royaume-Uni fournirait désormais à l’Ukraine un nouveau type d’armes, des missiles de croisière Storm Shadow de longue portée – moyennant la promesse de Kiev de ne pas frapper au-delà de son territoire.

guillement

Pourquoi dans le monde un pays devrait-il céder son territoire à Poutine ?

L’Ukraine espère bien démontrer que le matériel toujours plus performant fourni par l’Occident depuis le début du conflit, lui permettra de réaliser des gains significatifs sur le champ de bataille. Une idée circule en effet, selon laquelle la percée tant attendue constituerait une dernière chance de reconquérir tous ses territoires cette année et lui éviterait de sombrer dans un épuisant conflit gelé, sur lequel Moscou « compte », selon Volodymyr Zeelensky. Un scénario qui l’entraînerait sur le terrain d’un type de négociation dont lui ne veut pas. “Tout le monde aura une idée”, a-t-il expliqué. “Mais ils ne peuvent pas faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle cède des territoires. Pourquoi dans le monde un pays devrait-il céder son territoire à Poutine ? ”

Le président ukrainien avait proposé en novembre dernier, aux dirigeants du G20 réunis en Indonésie, un plan de paix destiné à mettre fin à la guerre “sur la base de la charte des Nations unies et du droit international”. Il prévoyait notamment, selon l’agence Reuters, le retrait des troupes russes, la cessation des hostilités et le rétablissement des frontières étatiques entre les deux pays, ainsi que la mise en place d’une architecture de sécurité dans l’espace euroatlantique, offrant des garanties de sécurité à Kiev. Moscou avait, sans surprise, catégoriquement rejeté ce plan.

La possibilité de pourparlers pour mettre fin au conflit reste à des années-lumière, les deux parties pensant encore pouvoir se battre jusqu’à la victoire.