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Gaza : Israël propose une « recette pour un désastre » – Actualités Tunisie Focus

Tedros Adhanom Ghebreyesus a exhorté les États membres de l’Onu à agir, affirmant que les discussions et les résolutions ne suffisent pas à résoudre la crise dans la bande de Gaza

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en garde vendredi contre le « risque grave » de propagation de maladies au sein de la population « épuisée et vulnérable » de la bande de Gaza.

Le chef de l’OMS a ajouté dans un post sur son compte officiel sur la plateforme X : « Lazzarini et moi venons de nous rencontrer (sans préciser le lieu) pour discuter de la grave situation sanitaire et humanitaire à Gaza ».

Ghebreyesus a affirmé : « nos équipes continueront à travailler en étroite collaboration pour servir la population de Gaza au mieux de nos capacités ».

« Le manque d’eau, d’assainissement, d’accès aux soins de santé de base, au carburant et à d’autres nécessités pose un risque grave de maladies commençant à se propager parmi une population déjà épuisée et vulnérable », a ajouté le directeur général de l’OMS.

Il a conclu son post en déclarant que l’Organisation mondiale de la santé et l’UNRWA « continuent d’appeler à la protection de la santé et des civils, et surtout à un cessez-le-feu ».

 Une « recette pour un désastre »

Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié, ce vendredi, la proposition israélienne d’une « zone sécurisée » dans la région d’Al-Mawasi (sud de la bande de Gaza), de « recette pour un désastre ».

« Tenter de concentrer autant de personnes dans une zone si petite avec si peu d’infrastructures ou de services augmentera considérablement les risques pour la santé de personnes déjà au bord du gouffre », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un discours par vidéoconférence, lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations unies sur la situation à Gaza, à New York.

Le patron de l’OMS a souligné que l’agence spécialisée de l’Onu pour la santé publique ne participerait pas à la création d’une « zone sécurisée » dans la bande de Gaza « sans l’accord de toutes les parties, sans que des conditions fondamentales soient en place pour garantir la sécurité et d’autres besoins essentiels et sans qu’un mécanisme soit en place pour superviser sa mise en œuvre ».

Il a également souligné la nécessité d’une action immédiate, déclarant que « La crise à Gaza est celle de l’Onu et de l’humanité. Discuter ne suffit pas. Les résolutions ne suffisent pas. Les déclarations ne suffisent pas ».

« Vous devez agir, et vous devez agir maintenant », a insisté le responsable en chef de l’OMS.

La proposition d’une « zone sécurisée » semble répondre à la question relative aux intentions d’Israël concernant Gaza, après avoir ordonné le déplacement massif des habitants du nord de Gaza vers le sud. Cependant, pour les raisons évoquées par Tedros Adhanom Ghebreyesus, – notamment la superficie très réduite de la zone pour plus de 2,2 millions d’habitants – la proposition fera certainement l’objet de vives critiques.

Depuis qu’Israël a lancé ses raids sur Gaza, le 7 octobre dernier, au moins 11 500 Palestiniens ont été tués, dont plus de 7 800 femmes et enfants, tandis que plus de 29 800 autres ont été blessés, selon un dernier bilan communiqué mercredi soir par des sources officielles palestiniennes.

Des milliers de bâtiments, dont des hôpitaux, des mosquées et des églises, ont également été endommagés ou détruits, lors de raids aériens et terrestres incessants d’Israël sur l’enclave palestinienne assiégée.

Le siège israélien a également privé Gaza des approvisionnements en carburant, en électricité et en eau, et a réduit les livraisons d’aides humanitaires.

Pour sa part, Israël recense 1 200 morts, selon des chiffres officiels.