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Upcycling : Comment les vêtements de luxe se font parfois dans de vieux draps

Plusieurs marques proposent aujourd’hui des gammes de produits en linge de maison upcyclé. Et le label suédois, Rave Review est un pionnier dans cette pratique. D’autres acteurs s’intéressent de plus en plus aux chutes de tissu et autres déchets en les transformant en vêtements et accessoires. L’objectif ? Réduire les montagnes de déchets qui s’accumulent à travers le monde, diminuer au maximum le recours à de nouvelles ressources et tenter de réduire l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement.

Un concept qui conquit l’industrie de la mode

Quasiment tous les déchets, objets, et matières usés peuvent aujourd’hui constituer une matière première d’exception pour les marques désireuses de privilégier la mode circulaire. Certaines ont depuis longtemps inscrit cette pratique dans leur ADN. C’est le cas de Rave Review, label basé à Stockholm fondé en 2017, qui offre une seconde vie, bien plus fastueuse, à du linge de maison.

Essentiellement conçue à partir de draps, la première collection du duo de créatrices à la tête de la marque, Josephine Bergqvist et Livia Schück, ne passe pas inaperçue, et compte parmi les premières du genre à se développer sur le créneau de l’upcycling de textile de maison. L’objectif est simple : créer des vêtements uniquement à partir de matériaux existants. Et le concept plaît, et fonctionne, puisque le label figure parmi la liste des demi-finalistes du prestigieux Prix LVMH. Serviettes de bain, plaids, nappes, couvertures, draps, ou même rideaux : tout y passe, et se métamorphose en vêtements de luxe.

Le succès est tel que la marque élargit progressivement la palette de ces matières premières préexistantes, et réutilise aujourd’hui tout ce qui peut être facilement transformé en vêtements, comme les chutes de tissu et les stocks dormants. Le label s’est même associé fin 2022 au constructeur Škoda pour créer des vêtements à partir de pièces automobiles usagées, dont des sièges et des ceintures de sécurité, et a encore plus récemment créé une collection pour Gucci dans le cadre du projet Gucci Continuum.

Une pratique qui en inspire d’autres

Depuis la crise sanitaire, la pratique de l’upcycling s’est démocratisée dans l’industrie de la mode, comme dans de nombreux autres secteurs, avec l’émergence de nouveaux acteurs engagés en faveur d’une mode plus durable – et circulaire. Le label made in Belgique Valalab s’est lui aussi lancé sur le créneau de la transformation de linge de maison en vêtements, tout comme Les Récupérables, parmi les pionniers dans l’Hexagone, qui a été contraint de fermer ses portes à l’automne 2022, mais aussi l’atelier de design participatif Patchworkers.

Bien avant la pandémie, Alexandra Hartmann, qui partage sa vie entre Paris et Copenhague, décide quant à elle de s’attaquer aux tissus nobles et anciens, à travers sa marque Hôtel Vêtements. Rideaux anciens, tapisseries, tissus d’ameublement, broderies artisanales, draps, nappes, et autre linge de maison : des tissus datant parfois de plusieurs siècles sont transformés en vêtements à la main. Une initiative là encore destinée à lutter contre le gaspillage et la surproduction.