France

Un journaliste du Canard enchaîné menacé de licenciement après avoir dénoncé un emploi fictif au sein du journal

Tempête au Canard enchaîné. Le journaliste Christophe Nobili, qui accuse sa direction d’avoir financé un emploi fictif, a été mis à pied et pourrait être licencié, selon un courriel interne dévoilé par Libération. Cet épisode marque une escalade dans la crise qui secoue l’hebdomadaire satirique depuis plusieurs mois.

« Le comité d’administration du Canard vient de prendre à l’unanimité une décision difficile. Une procédure pouvant conduire à un licenciement a été engagée à l’encontre de Christophe Nobili », est-il écrit dans le courriel interne envoyé aux salariés, dimanche, par un membre du conseil d’administration.

En août dernier, Christophe Nobili avait dénoncé le fait que la compagne d’un ancien dessinateur et administrateur du Canard ait bénéficié, pendant deux décennies, d’une rémunération du journal sans y avoir jamais travaillé. Il avait déposé une plainte contre X et une enquête pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux avait été ouverte. Le journaliste a sorti le 8 mars le livre Cher Canard, dans lequel il revient sur cette affaire, qui a mis au jour des fractures au sein de la rédaction.

« Le Canard se prendrait-il pour Bolloré ? »

« Nous avons adressé à Christophe Nobili une lettre de convocation à un entretien préalable et avons décidé de le mettre à pied à titre conservatoire », est-il précisé dans le courriel interne. Une décision prise après la parution de son livre. « Le Canard se prendrait-il pour Bolloré ? », a dénoncé lundi dans un communiqué le syndicat de journalistes SNJ-CGT, dont Christophe Nobili est délégué syndical au sein de l’hebdo marqué à gauche.

Christophe Nobili est l’un des journalistes à l’origine des révélations sur les soupçons d’emploi fictif concernant l’épouse de François Fillon, Pénélope Fillon, pendant la campagne présidentielle 2017.