France

Téhéran salue des « pas positifs » après la libération de détenus français

Une semaine après le retour en France de deux Français détenus en Iran, le chef de la diplomatie iranienne a salué, dans un entretien au Figaro, les « pas positifs » de Paris et fait état de contacts pour la libération des quatre autres ressortissants.

L’Iran et la France « poursuivent leurs contacts pour nous débarrasser des malentendus entre nos deux pays », déclare le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian, interrogé cette semaine par le quotidien français à Téhéran.

« Contacts » avec Catherine Colonna

Il indique avoir « des contacts continuels » avec son homologue française Catherine Colonna, dont le dernier remonte au 12 mai, jour du retour en France de Benjamin Brière, 37 ans, emprisonné en mai 2020, et du Franco-Irlandais Bernard Phelan, 64 ans, arrêté le 3 octobre 2022.

« Nous sommes d’accord avec Mme Colonna pour faire des efforts pour obtenir la libération des ressortissants français qui sont déjà reconnus coupables et emprisonnés en Iran, mais la poursuite de cette affaire revient au pouvoir judiciaire de notre pays », explique M. Amir Abdollahian. « Mme Colonna et d’autres autorités françaises ont déjà fait des pas positifs ; le résultat va dans l’intérêt des deux pays », selon lui.

Quatre Français restent détenus en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, Louis Arnaud, arrêté le 28 septembre et une autre personne dont l’identité n’a jamais été rendue publique. Paris dénonce des détentions arbitraires et estime qu’ils sont des « otages d’Etat ».

Des « accords » non détaillés

Le ministre iranien indique au Figaro avoir « parlé de l’ensemble des malentendus » avec Colonna lors d’une rencontre de « près de deux heures » à Pékin en avril. « Il y a eu des accords entre nous et une partie de nos accords a eu comme résultat la libération des deux ressortissants français », explique-t-il, sans donner de détails sur ces « accords ».

Selon lui, lors du mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort de Mahsa Amini en septembre, « une vaste guerre psychologique et médiatique a été menée contre le peuple iranien » et « M. Macron a eu tort de présenter alors une certaine vision sur l’Iran, mais il a rapidement compris qu’il n’arriverait rien en Iran ».

Le président français avait notamment reçu quatre opposantes iraniennes à l’Elysée et qualifié de « révolution » les manifestations. Amir Abdollahian estime, cependant, que « M. Macron avait bien commencé avec le gouvernement actuellement en place en Iran » et « avait eu de bons contacts, constructifs, avec (le président Ebrahim) Raïssi », avant le début du mouvement.