France

Sainte-Soline : Menacé de dissolution, le groupe « Soulèvements de la terre » ne compte « pas s’arrêter »

Ils se veulent combatifs, malgré la procédure de dissolution. Le mouvement « Soulèvements de la terre », coorganisateur de la manifestation contre la retenue d’eau artificielle de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars, a dénoncé vendredi « une volonté du gouvernement d’étouffer les mouvements qui s’opposent sur un plan écologique », ajoutant que « dissolution ou pas », il ne va « pas s’arrêter ».

« Cette dissolution, c’est une manière de détourner l’attention (…) et de retourner la responsabilité du gouvernement dans la répression brutale de manifestants ces dernières semaines, et notamment à Sainte-Soline », a déclaré Benoît Feuillu, porte-parole du mouvement.

Le ministre Gérald Darmanin a annoncé le 28 mars son intention de dissoudre le groupe, citant « l’extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement parfois depuis de très nombreuses années, comme le groupement de fait Soulèvements de la terre ».

Une pétition de soutien rassemble 60.000 signatures

Les militants dénoncent un « motif fallacieux ». « On serait, selon le gouvernement, une forme de groupe fermé, soi-disant d’ultragauche. C’est vraiment faire preuve d’une vision erronée de ce qu’est ce mouvement : une coalition large, composite, démocratique et populaire d’un ensemble de collectifs locaux, d’organisations nationales, d’ONG, de fermes, de sections syndicales », ont-ils soutenu.

Le groupe s’est ainsi rendu vendredi place Beauvau pour dénoncer une procédure « absolument fantasque ». « Le gouvernement viole à la fois la liberté d’expression et la liberté d’association », ont fait valoir les deux avocats du mouvement lors d’un point presse, dénonçant « une mascarade de procédure contradictoire ». Une pétition de soutien lancée par le groupe a recueilli plus de 60.000 signatures, dont celles de plusieurs centaines de personnalités.

« Cette lame de fond ne peut être dissoute », a ajouté Benoît Feuillu, annonçant que le mouvement compte, si la dissolution était finalement prononcée en Conseil des ministres, déposer des « référés liberté ou suspension devant le Conseil d’Etat » ainsi que des recours au fond et aller devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

En attendant, le mouvement organise le 12 avril un meeting public à Paris intitulé « Nous sommes les Soulèvements de la terre ». Des personnalités du monde culturel, syndical et politique y sont attendues.