France

Réforme des retraites : Le bureau de l’Assemblée sanctionne plusieurs dizaines de députés pour leur comportement

Le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance, a adressé mercredi un « rappel à l’ordre » à plusieurs dizaines de députés, majoritairement insoumis, pour sanctionner des comportements « qui dégradent l’image de l’institution », lors des débats houleux sur la réforme des retraites.

Le rappel à l’ordre, sanction disciplinaire la plus faible prévue par le règlement, « sera fait individuellement aux députés concernés », a indiqué la présidence de l’Assemblée dans un communiqué.

Près de 80 députés concernés

Environ quatre-vingt députés vont être ainsi sanctionnés, a précisé une source parlementaire à l’AFP. Il s’agit notamment des « députés ayant brandi des pancartes ou s’étant opposés à l’intervention des huissiers » le 16 mars, « occasionnant ainsi un tumulte », est-il précisé dans le communiqué.

Ce jour-là, dans un chahut assourdissant, les députés de la Nupes avaient brandi des pancartes « 64 ans, c’est non » dans l’hémicycle, chantant la Marseillaise, perturbant la prise de parole de la Première ministre Élisabeth Borne venue déclencher le 49.3.

Des rappels à l’ordre visent aussi les députés qui avaient communiqué sur les réseaux sociaux lors des débats à huis clos de la commission mixte paritaire (CMP) entre députés et sénateurs, le 15 mars, sur la réforme. Là encore, il s’agit de députés de la Nupes.

Un « consensus, à part LFI »

Par ailleurs, plusieurs députés sont rappelés à l’ordre pour avoir « enfreint les règles de communication avec l’extérieur depuis l’hémicycle », lors d’un reportage diffusé sur France 2, pour lequel ils avaient porté des micros-cravates. Sont notamment concernés le député LR Aurélien Pradié et le socialiste Arthur Delaporte, selon une source parlementaire.

Le Bureau, auquel participent des représentants des différents groupes politiques, a pris sa décision par un « consensus, à part LFI », a indiqué une participante. La plus haute instance de l’Assemblée « souhaite marquer solennellement sa désapprobation face à de tels agissements qui dégradent l’image de l’institution et atteignent à travers elle celle de la démocratie », est-il indiqué dans le communiqué de la présidence.

Outre les rappels à l’ordre individuels, tous les députés recevront un courrier « rappelant l’ensemble des règles destinées à encadrer et guider » leur comportement. Le groupe des députés LFI a dénoncé les sanctions, qualifiées de « nouvel acte d’autoritarisme d’un pouvoir politique bunkérisé, incapable de comprendre que la contestation populaire et parlementaire sur le sujet ne s’arrêtera pas sans retrait de la réforme ».