France

Maintien de l’ordre : Gérald Darmanin dément toutes violences policières et fustige « un problème d’ultragauche »

Dès les premières minutes de son intervention, Gérald Darmanin donne le ton. « Il n’y a pas de problème de maintien de l’ordre et de policiers, c’est un problème de violences urbaines et de guérilla. » Le ministre de l’Intérieur était pourtant auditionné ce mercredi matin par la commission des lois de l’Assemblée nationale sur sa gestion du maintien de l’ordre, notamment lors des manifestations contre la réforme des retraites ou à Sainte-Soline contre les « méga-bassines ». Les policiers et les gendarmes ont-ils fait un usage proportionné de la force ? Comment expliquer les récentes polémiques sur la Brav-M, les interpellations « préventives » ou l’évacuation des blessés dans les Deux-Sèvres ?

Balayant d’un revers de main toutes les accusations de violences policières, le locataire de la place Beauvau dénonce un « problème d’ultragauche ». Selon ses propos, cette mouvance a pris « en otage » le mouvement contre la réforme des retraites depuis le 16 mars et le recours au 49.3 pour faire adopter le texte. Gérald Darmanin rappelle que depuis cette date, 1.851 interpellations ont eu lieu, 299 atteintes contre des institutions publiques et 2.500 incendies de voies publiques.

Pour illustrer ses propos et démontrer que la réponse policière était proportionnée face à des individus « particulièrement violents », il fait projeter devant les parlementaires plusieurs vidéos. On y voit, par exemple, des individus lancer des projectiles sur les forces de l’ordre ou incendier un immeuble d’habitation en marge des contestations contre la réforme des retraites.

A Sainte-Soline, « plusieurs centaines de personnes radicalisées »

Quid des images ou des extraits sonores relatifs, à l’inverse, à des violences commises par des forces de l’ordre ? Et notamment la Brav-M, la brigade motorisée objet de nombreuses controverses ? Le ministre balaie toute demande de dissolution, fustigeant un parallèle qui n’a pas « lieu d’être » avec le fonctionnement des Voltigeurs. De même, il se défend de tout manquement à Sainte-Soline, affirmant que « plusieurs centaines de personnes radicalisées à l’ultragauche étaient présentes sur site ».

Gérald Darmanin rappelle alors que malgré la saisie en amont de 67 boules de pétanques, 62 couteaux, 13 haches, 6 bidons d’essences ou 7 mortiers d’artifice, 48 gendarmes sur les 3.000 déployés ont été blessés ce jour-là. Quant aux accusations de bloquer l’arrivée des secours pour évacuer les blessés parmi les manifestants, le ministre réaffirme que tout a été fait dans les règles. Sur ce point, ce sera à la justice de statuer. Le parquet de Rennes a annoncé mardi soir être saisi de quatre procédures portant sur des manifestants blessés ce jour-là.

Au total, selon le ministre de l’Intérieur, 45 enquêtes judiciaires ont été ouvertes depuis janvier sur ces sujets, 41 ont été confiées à l’IGPN et quatre à son homologue de la gendarmerie, l’IGGN. Par ailleurs, trois enquêtes administratives sont en cours. Le ministre a notamment évoqué le cas de deux gendarmes suspendus après leur intervention à Sainte-Soline « car ils ont tiré au LBD depuis un quad ». Les conclusions de l’enquête sont attendues dans les jours à venir.