France

Paris : Un tableau accusé de « pédopornographie » vandalisé, Macron dénonce une atteinte « à nos valeurs »

« Fuck abstraction » fait décidément couler beaucoup d’encre, et jusqu’à l’Elysée. Cette toile du Palais de Tokyo, accusée d’encourager la pédopornographie et vandalisée dimanche, a reçu un soutien du chef de l’Etat lui-même.

« En ce 8 mai, où nous célébrons la victoire de la liberté, je condamne l’acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo. S’en prendre à une œuvre, c’est attenter à nos valeurs. En France, l’art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti », a tweeté Emmanuel Macron.

Représentation du viol comme arme de guerre

Dans cette œuvre du musée parisien réalisée par Miriam Cahn, on peut voir, baignés dans un certain flou, un homme musclé et de grande taille imposant une fellation à un personnage beaucoup plus petit, et tenant la tête d’un autre, les deux ayant les mains liées. Pour ses détracteurs, la victime est un enfant, ce que dément l’artiste, invoquant la représentation du viol comme arme de guerre et crime contre l’humanité.

Dimanche après-midi, un homme qualifié d’âgé par une source proche du dossier a projeté de la peinture mauve sur ce tableau, « mécontent de la mise en scène sexuelle d’un enfant et d’un adulte représentée selon lui », sans faire partie d’un groupe activiste. Le même jour, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a dénoncé « l’instrumentalisation » de cette affaire par le Rassemblement national « pour susciter la polémique et attaquer la liberté de création des artistes » et sans laquelle, selon elle, « nous n’en serions certainement pas arrivés là ».

Le Palais de Tokyo a de son côté précisé qu’il porterait plainte et continuerait « à présenter le tableau et l’exposition », qui a attiré 80.000 visiteurs, « avec les traces de la dégradation jusqu’à la fin prévue de la saison, le 14 mai ».