France

Orientation : Le succès grandissant du site Génération Zébrée, le « Tinder des métiers »

« Le moment du lycée où on choisit ses études post-bac, tout le monde se rend compte que c’est un moment compliqué, stressant, et qui crée beaucoup d’inégalités en fonction du niveau d’information des familles. » C’est pour remédier à ce constat que Juliette Roubaud, 33 ans, a fondé Génération Zébrée (une référence à la génération Z) en 2018. Lancé en même temps que le dispositif Parcoursup, ce site Internet spécialisé dans l’orientation scolaire et professionnelle est devenu peu à peu un acteur qui compte pour les lycéens et étudiants. Quelque 215.000 personnes sont venues le consulter sur l’année scolaire 2021-2022 et elles devraient être plus de 300.000 cette année. « Quand on sait qu’une génération de terminale représente 800.000 élèves dans toute la France, on se dit que notre fréquentation devient intéressante. Et on a une audience similaire sur nos réseaux sociaux », apprécie Juliette Roubaud.

D’accès gratuit, Génération Zébrée propose, « avec un vocabulaire et des codes adaptés » à la jeunesse, un moteur de recherche de plus de 60.000 programmes de formations (9.000 établissements référencés) obtenus grâce aux données publiques de l’Onisep. Il délivre aussi des tutos, des vidéos, des conférences. Mais sa fonctionnalité la plus recherchée, c’est son « test d’orientation ».

« Une plateforme de mise en relation »

Le test commence par des questions de personnalité puis, en fonction des réponses, soumet une sélection de métiers répondant au profil de l’intéressé. Ce dernier peut alors « matcher » et découvrir certaines professions, à l’image d’un site de rencontres bien connu : Tinder. « On assume complètement la comparaison, sourit Juliette Roubaud. Nous sommes une plateforme de mise en relation entre, d’un côté, des jeunes qui ne savent pas forcément vers quelle formation se tourner et, de l’autre, des organismes de formation qui veulent se faire connaître. »

Le test d'orientation du site permet de matcher ou non avec un métier.
Le test d’orientation du site permet de matcher ou non avec un métier. – F.Brenon/20Minutes

Les utilisateurs de Génération Zébrée sont principalement des lycéens de terminale et des étudiants qui veulent se réorienter. « On a également des connexions de collégiens de 4e-3e, notamment ceux désirant s’orienter vers l’enseignement professionnel. On observe aussi, de plus en plus, des actifs réfléchissant à une reconversion. » Quant à la saisonnalité, « il y a du monde tout le temps, même en plein été, avec toutefois un pic entre janvier et avril, lié à Parcoursup ».

« L’influence des parents est encore très importante »

L’une des principales missions que s’est donnée Génération Zébrée est de permettre aux jeunes d’être véritablement « acteur » de leur orientation. « On s’aperçoit que l’influence des parents ou des professeurs est encore très importante. Au risque de se fermer des portes. On voudrait donner aux jeunes toutes les cartes en main pour faire leur propre choix », explique Juliette Roubaud.

L’autre enjeu du site est de faire découvrir les « métiers d’avenir », ceux où il y a davantage d’offres d’emploi que de candidats, au-delà des idées reçues. « Quand j’ai mis le pied dans le monde de l’entreprise en sortant d’école de commerce je me suis dit « c’est fou, il existe autour de moi plein de métiers passionnants dont on ne m’avait jamais parlé ». Certains en plus avec des gros besoins de recrutement. J’aurais bien aimé les avoir connus plus tôt », justifie Juliette Roubaud.

Basée à Nantes, Génération Zébrée, qui emploie sept salariés, se rémunère en hébergeant des contenus fournis par les branches professionnelles et en donnant la possibilité aux organismes de formation de disposer de services supplémentaires. Quitte à avantager les payeurs au détriment de l’objectivité ? « On fait très attention à la pertinence. On préférera toujours qu’un jeune trouve une formation non cliente qui le satisfait plutôt que l’inverse », assure Juliette Roubaud. A l’avenir, Génération Zébrée souhaite développer les programmes à l’étranger, de même que les offres de formation continue pour les actifs.