France

Nord : La justice estime que Vertbaudet n’a pas brisé la grève en embauchant des intérimaires

Mauvaise nouvelle pour les grévistes de Vertbaudet. Alors qu’ils et elles enchaînent leur septième semaine de mobilisation pour une revalorisation de salaire, devant leur entrepôt de Marquette-lez-Lille, dans le Nord, la justice vient de donner raison à leur employeur. Ce dernier était accusé par le syndicat CGT d’embaucher des intérimaires pour remplacer les grévistes. La direction de Vertbaudet comparaissait, mardi 25 avril, devant le tribunal de Lille.

La décision est tombée ce jeudi. Selon l’ordonnance de référé, que 20 Minutes a eu l’occasion de consulter, la loi « n’interdit pas de manière générale toute mise à disposition d’intérimaires pendant une grève » et estime que « la CGT ne produit aucun procès-verbal dressé par un inspecteur du travail ». En effet, le syndicat a présenté un « courriel » qui ne constitue pas une réelle preuve, selon le juge.

Une réunion de conciliation reportée

Dans un communiqué, Vertbaudet « se félicite que le juge des référés ait reconnu les arguments de la direction et jugé que l’entreprise respecte pleinement la législation française dans le cadre de son recours à des personnels intérimaires. » Sollicité, Samuel Meegens, secrétaire à la communication de l’union locale CGT de Tourcoing, a précisé que le syndicat allait faire appel de la décision, en présentant de nouveaux éléments « explosifs » provenant de l’inspecteur du travail. La grève est reconduite par les grévistes jusqu’à nouvel ordre.

Pour rappel, le 20 mars, quelques jours après le début de la grève, l’union locale CGT de Tourcoing avait remarqué un soudain flux d’intérimaires dans l’entrepôt. Un inspecteur du travail avait donc été sollicité pour vérifier la situation au sein du site logistique. Il avait établi certaines observations. Ainsi, pour la période du 27 au 31 mars, il soulignait, dans un rapport présenté au tribunal par la CGT, que « 43 salariés intérimaires étaient en poste avant le début du conflit ; 84 intérimaires ont été recrutés pour remplacer 82 grévistes ». Lors de l’audience, au tribunal, l’avocate de Vertbaudet avait justifié ces embauches en évoquant un « accroissement temporaire de l’activité » qui justifiait le recours à l’intérim, selon l’AFP.

De plus, une réunion de conciliation entre Vertbaudet et les syndicats aurait dû avoir lieu ce jeudi. La direction a préféré reporter la rencontre à mardi, « suite aux dégradations et aux violences qu’il y a eu dans la nuit du mardi au mercredi », selon Vertbaudet. Selon Samuel Meegens, cette réunion a été organisée à l’initiative de la direction du travail. La CGT nie toute violence et annonce sa volonté de porter plainte pour diffamation.