France

Marseille : Un mort après les cinq fusillades de la nuit de mardi à mercredi

Un des trois hommes grièvement blessés dans les cinq fusillades qui ont frappé Marseille dans la nuit de mercredi à jeudi, dans les quartiers populaires, est finalement décédé de ses blessures, a-t-on appris jeudi soir de source proche de l’enquête. Cet homme est âgé de 26 ans, a précisé cette source, confirmant l’information initiale du quotidien La Provence.

Ce décès porte à 15 le nombre de victime tuées depuis le début de l’année dans la deuxième ville de France dans des violences généralement liées au trafic de stupéfiants, selon un décompte de l’AFP.

Ce jeune homme avait été blessé dans la dernière fusillade de la nuit, vers 00h30, vers le quartier de la Belle de Mai dans le 3e arrondissement. Deux autres hommes, de 21 et 30 ans, avaient également été grièvement blessés. Il n’était pas précisé jeudi soir si le pronostic vital de ces deux victimes étaient encore engagé.

Auparavant, ce sont pas moins de quatre fusillades qui avaient été recensées à travers la ville en à peine une heure.

Un blessé de 15 ans

Une première fusillade avait ainsi eu lieu peu avant minuit mercredi soir, cité Félix-Pyat (3e arrondissement), faisant un blessé, avait expliqué la préfecture de police. La personne touchée est un adolescent de 15 ans, avait précisé à l’AFP le parquet de Marseille.

Selon le parquet, confirmant les informations de La Provence, trois séquences de tirs avaient ensuite été entendues à travers la ville, a priori sans faire de blessés. Vers 23h30, des coups de feu avaient d’abord été tirés dans le 4e arrondissement. Un homme de 51 ans, blessé, avait été pris en charge par les secours, après avoir « reçu des coups ».

Puis « deux fusillades » avaient éclaté, toujours « sans faire de blessés connus », vers minuit puis vers 00h30, « à proximité de la cité de la Busserine puis à proximité de la cité Consolat », connues pour abriter des points de vente de drogue.

Cinq enquêtes distinctes ont été ouvertes sur ces faits, a souligné le parquet.

« Une logique de vendetta »

Aucune indication n’avait encore été donnée jeudi soir sur les raisons de ces tirs et aucun lien direct n’avait encore été établi avec les trafics de drogue qui gangrènent les quartiers visés par ces fusillades. Ainsi, les trois personnes touchées à la Belle de Mai ne sont pas connues pour trafic de stupéfiants, avait insisté le parquet

Ces tirs sont intervenus moins de deux semaines après trois fusillades qui avaient fait trois morts à Marseille, dont un adolescent de 16 ans, et huit blessés. Pour ces fusillades dans la nuit du 2 au 3 avril, le parquet avait évoqué « une logique de contrôle des territoires, notamment celui de la cité de la Paternelle, et une logique de vendetta » entre bandes rivales régnant sur les trafics de stupéfiants.

C’est à La Paternelle, une cité des quartiers nord de la ville, qu’un adolescent de 17 ans, connu pour « dealer », avait été lynché à mort mi-février. Là aussi que, fin mars, le corps d’un homme de 20 ans, criblé de balles, avait été retrouvé, abandonné sur un terrain vague, a priori plusieurs jours après avoir été mortellement touché.

Depuis le début de l’année, quinze personnes ont désormais perdu la vie à Marseille, la plupart du temps sur fond de trafics de stupéfiants, quatorze tuées par balles et cet adolescent battu à mort.