France

Marlène Schiappa dans « Playboy » : Un magazine « condensé de tous les stéréotypes sexistes », tacle Isabelle Rome

Le choix de Marlène Schiappa de faire une interview dans le journal Playboy est loin de faire l’unanimité au gouvernement. Outre la surprise en off de l’Elysée, et le commentaire d’Elisabeth Borne jugeant un entretien « pas approprié », la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Isabelle Rome n’a pas retenu ses critiques mercredi dans Le Figaro.

« Je m’interroge : pourquoi avoir choisi Playboy pour faire avancer le droit des femmes alors que ce magazine est un condensé de tous les stéréotypes sexistes ? Nous sommes en plein dans la culture de la femme-objet », dénonce-t-elle. Ex-secrétaire d’Etat à l’égalité Femmes-Hommes elle-même, Marlène Schiappa, désormais secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, a accordé une interview sur les droits des femmes dans le numéro de Playboy à paraître jeudi, posant, habillée d’une longue robe blanche, en Une du magazine de charme.

« Défendre les droits des femmes dans Playboy reviendrait à lutter contre l’antisémitisme en accordant un entretien à Rivarol »

« Marlène Schiappa est libre de faire ce qu’elle veut de son corps, ce n’est pas un sujet. Mais prétendre que poser dans Playboy fera avancer la liberté des femmes, j’en doute sérieusement. La sienne, peut-être. Celle des autres, non », grince Isabelle Rome. « À mes yeux, défendre les droits des femmes dans Playboy reviendrait à lutter contre l’antisémitisme en accordant un entretien à Rivarol », hebdomadaire d’extrême droite.

« Je rappelle que son fondateur, Hugh Hefner, a été poursuivi pour agression sexuelle. À un moment donné, il faut choisir ses supports. Je rejoins donc la Première ministre, Élisabeth Borne : apparaître dans Playboy n’est pas approprié », juge-t-elle. « Il n’y a rien à tirer de ce magazine et il faut que les femmes en aient conscience : Playboy ne sera jamais notre allié. Et je regrette que, finalement, cette opération ait profité à Playboy. Cela lui fait une énorme publicité », tranche l’ex-magistrate. « Quand on est ministre, on doit avoir le sens des responsabilités », conclut la ministre.