France

Lyon dispose « d’un des meilleurs systèmes de vidéosurveillance de France », selon un audit

Le rapport fait 52 pages. Et c’est « l’une des premières fois que ce travail d’évaluation est réalisé », souligne Grégory Doucet. Très attendu sur le sujet, le maire (EELV) de Lyon avait commandité, en juillet 2022, un audit sur le dispositif de vidéosurveillance de la ville, mis en place depuis 2001, pour « évaluer cet outil et formuler une doctrine d’emploi pour améliorer son utilisation ». « La sécurité est l’affaire de tous, pas seulement d’un parti, a appuyé l’élu. Cette étude permet de clarifier les choses et d’établir les faits ».

Pour son adjoint à la sécurité, Mohamed Chihi, il était « nécessaire de connaître l’efficacité des outils avant d’en implanter de nouveaux ». Le coût d’un tel dispositif a été évalué à onze millions d’euros. En octobre 2021, après des tirs contre des policiers dans le quartier de La Duchère, Gérald Darmanin avait estimé qu’il fallait « sortir de l’idéologie et mettre des caméras » aux endroits où il y a des trafics de stupéfiants, critiques réitérées en septembre 2022 à Lyon. « Le nombre ne fait pas tout », a insisté Grégory Doucet.

D’autant plus qu’il « n’est pas démontrable que les caméras sont dissuasives, notamment dans les sites ouverts, a ajouté Mohamed Chihi reprenant les conclusions de l’audit. Mais elles aident à intervenir sur le terrain et à résoudre des enquêtes ».

Une nouvelle gouvernance pour améliorer la qualité des échanges

Après les préconisations de l’inspection générale des services, en charge du rapport, la ville de Lyon va instaurer « une nouvelle gouvernance » en lien avec la police nationale, le SDMIS et le Samu social et ainsi « définir les objectifs de la vidéosurveillance », ce qui n’avait pas été fait auparavant.

L’instauration de cette nouvelle gouvernance servira également à améliorer « la qualité des échanges entre la ville et la hiérarchie de la police nationale », pointée par Evelyne Guachard-McQuiston, rédactrice du rapport. Elle conseille « de refonder un dialogue constructif avec les forces de sécurité pour conforter une utilisation équilibrée de l’outil et rétablir les instances d’échanges avec les polices qui ont disparu au fil des années à toutes les étapes du processus d’aide à la décision ».

600 nouvelles caméras d’ici à 2026

L’audit recommande aussi la nécessité « d’un redéploiement des caméras mal positionnées » et particulièrement sous-utilisée, notamment dans le 5e arrondissement et la cité internationale. La ville de Lyon dispose d’un parc de 571 caméras fixes et 12 nomades, réparties dans tous les arrondissements, excepté le 4e pour une question historique et politique. Le maire a alors annoncé « 600 nouvelles caméras d’ici à 2026 », exclusivement des « nomades », afin d’être « plus flexibles et voir si leur efficacité est avérée ».

D’après l’audit, ce sont les quartiers de la Presqu’île et le secteur Péri-Moncey, identifiés comme « criminogènes », qui sont les plus regardés par les opérateurs. « Ces lieux ont fait l’objet de 60 % des réquisitions judiciaires en 2022 », précise l’étude.

« Un système très performant »

En conclusion, l’inspectrice générale des services a notamment souligné la « maturité du système lyonnais », en mettant en avant le nombre de caméras déployées par habitant. « Nous disposons d’un des meilleurs dispositifs de France en termes de densité », a résumé d’une phrase Grégory Doucet en saluant « le travail d’implantation de [son] prédécesseur ».

La ville se place en 2e position, derrière Nice, à ce sujet, même si elle se trouve à la 4e place en nombre de caméras (1,08) pour mille habitants. Lyon est donc « l’une des plus performantes » par sa « couverture opérationnelle ». Ainsi, chaque opérateur supervise 20 caméras, où les agents de la capitale azuréenne en ont 104 à leur charge. « Selon une étude danoise, la perte d’efficacité dans ce domaine, se situe à 25 », a complété Evelyne Guachard-McQuiston.