France

Loi « bien vieillir » : La rapporteuse macroniste jette l’éponge et dénonce un « grand gâchis »

Elle n’est pas tendre avec le texte qu’elle devait défendre à l’Assemblée nationale. La députée macroniste Monique Iborra est en « colère » après un « grand gâchis » sur la proposition de loi de la majorité dédiée au « bien vieillir ». Elle a renoncé à en être rapporteure et « ne la votera pas » pour dénoncer son manque d’ambition, a-t-elle indiqué à l’AFP ce mercredi.

« J’avais mis deux conditions pour être rapporteure : que le texte soit enrichi et qu’il soit une étape avant une grande loi sur le grand âge », qui n’est plus d’actualité, a dénoncé l’élue de Haute-Garonne. « J’ai travaillé avec le cabinet du ministre » des Solidarités, Jean-Christophe Combe, « je me suis rendu compte qu’on n’était pas sur la même planète », a affirmé la députée Renaissance.

« Je voulais voir de vraies réformes », réclamées dans « des rapports déjà nombreux » à l’Assemblée comme au Sénat, poursuit l’élue de l’aile gauche de la majorité. Elle réclame une « réforme sur le reste à charge, la première préoccupation des gens en Ehpad », avec une modulation « en fonction des revenus ». « Le ministre me l’a refusée », a-t-elle déploré.

« Je suis en colère », tacle l’élue

Comme la gauche, la députée Renaissance voudrait inscrire dans la loi un ratio sur le nombre minimum de personnels dans les Ehpad par rapport au nombre de résidents. Là encore, elle n’a pas eu gain de cause. « Puis j’ai vu du jour au lendemain ce que le ministre comptait finalement mettre dans ce texte, alors qu’une proposition de loi est censée être écrite par des parlementaires. C’est une perte de compétence de l’Assemblée », a regretté Monique Iborra.

« J’ai décidé de me retirer, je ne la voterai pas et je ne participe pas aux débats. Je suis en colère, c’est un grand gâchis alors qu’on aurait pu avoir un texte consensuel après les retraites », a-t-elle insisté. Sa collègue Laurence Cristol a récupéré le rôle de rapporteure, au côté d’Annie Vidal.

L’Assemblée nationale a entamé, mardi, l’examen du texte « pour bâtir la société du bien vieillir », mais l’opposition s’agace d’une « coquille vide » et le texte frustre certains députés de la majorité.