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« Le goût du savoir » : Alex Goude redonne vie à l’esprit de Lumni sur YouTube

Si vous avez passé votre confinement avec des enfants, vous avez probablement dû vous retrouver devant France 4 à regarder « La Maison Lumni ». À partir du 23 mars 2020, le service public décide de lancer un programme pour combler la fermeture des établissements scolaires. Avec Alex Goude à l’animation tous les jours, des professeurs de l’Education Nationale permettaient aux enfants de réviser les programmes officiels.

Avec la réouverture des écoles, France Télévisions choisit de mettre les programmes Lumni en pause et se contente de rediffuser d’anciennes émissions et de les laisser sur leur plateforme Internet. Qu’à cela ne tienne, Alex Goude décide de réunir les professeurs et de créer « Le goût du savoir », diffusée tous les dimanches à 10 heures sur YouTube. Il a expliqué à 20 Minutes le concept de ce programme et ses relations avec France Télévisions.

Pourquoi refaire des cours avec les professeurs de « Lumni » ?

Lorsque France Télévisions a arrêté « Lumni », ils ont rediffusé pendant un an et demi les anciennes émissions. Au bout d’un moment, les enfants connaissaient tous les cours. Je recevais beaucoup de messages me demandant pourquoi ça s’était arrêté. Avec les professeurs, on s’est dit que si on voulait de la nouveauté, il fallait le faire nous-même.

À quel public s’adresse « Le goût du savoir » ?

À toute la famille ! Je pense qu’au-dessous de sept ans, c’est un peu tôt pour le niveau des cours qu’on propose. Mais il n’y a pas de limite d’âge. L’écoute conjointe parents-enfants marche très bien car sur tous les cours il y a plusieurs degrés de lecture. Tout le monde va apprendre quelque chose. Moi-même, j’apprends des milliards de trucs à chaque fois.

Pourquoi choisir de revenir sur Internet et YouTube ?

La vraie différence avec la télévision, c’est l’interactivité. On a des retours directs des internautes. On segmente l’émission donc ils peuvent regarder uniquement la séquence qui les intéresse. Et les dimanches à 10 heures, on est en Live donc il n’y a pas de durée fixe imposée, on peut dépasser si besoin pour répondre à toutes les questions qui nous sont posées. Et pour toucher les jeunes, il faut aller sur les plateformes qu’ils utilisent, et c’est de moins en moins la télévision.

Réussissez-vous à gagner de l’argent avec ce format ?

Pas encore. Nous avons un deal avec les professeurs : dès le premier centime, on partagera tout équitablement. Avec le succès grandissant de l’émission, des marques s’intéressent à nous et on entre en négociations pour trouver des sponsors. On ne va probablement pas gagner des fortunes mais ce n’est pas le but. On veut créer un programme intelligent et humain pour les enfants.

Après deux mois de diffusion, quel bilan en tirez-vous pour l’instant ?

Déjà on s’éclate à faire cette émission. Personnellement, j’apprends beaucoup de choses car j’en suis le rédacteur, le réalisateur, je lance les vidéos et les habillages… Pour nous tous, c’est vraiment la récré de la semaine. On a de plus en plus de succès. La durée de visionnage moyenne est de 25 minutes, ce qui est très rare sur YouTube.

Est-ce une revanche sur France Télévisions qui avait arrêté votre émission ?

Je ne dirais pas qu’on le vit comme une revanche, mais tous les jours pendant le confinement on est venus tourner « Lumni » car on nous disait que c’était notre mission. Et on le faisait avec plaisir. Lorsque ça s’est terminé, ça a été hyperdifficile à vivre. D’autant plus que France 4 était assurée de disparaître et que cette mission éducative, avec Culturebox, l’a sûrement sauvée.

Avez-vous d’autres projets en dehors du « Goût du savoir » ?

Je vais tourner mon premier film cet été à Las Vegas. J’ai mon projet de faire revenir mon spectacle « Ménopause » ainsi que de créer un nouveau show aux Etats-Unis avec pour thème la France et beaucoup d’artistes français. Et je continue les Live avec Micromania qui sont un très gros succès.