France

Konexio alerte sur l’exclusion numérique à travers une collection de NFT

Des chiffres aussi beaux qu’accablants. Beaux, car ils ont été magnifiés par des illustrateurs. Accablants, parce qu’ils dénoncent le gouffre qui sépare d’un côté ceux qui savent manier Internet, de l’autre, ceux qui en sont privés. Par exemple, 13 millions de Français souffrent aujourd’hui d’illectronisme, c’est-à-dire d’une incapacité à utiliser les appareils numériques. Ces mêmes 13 millions ont d’ailleurs peu de chance de tomber sur la collection “#NFTforchange” mise en vente ce mercredi 19 avril par Konexio, ou même de savoir ce que c’est qu’un NFT.

Un appel du pied aux leaders du numérique

L’association, qui propose en temps normal des formations gratuites aux compétences informatiques et aux métiers de la tech, a choisi cette fois de s’adresser aux maîtres du numérique, et non aux laissés-pour-compte. Sous l’impulsion de l’agence créative We Are Social, 8 artistes ont mis la fracture numérique en image, pour produire autant d’œuvres virtuelles que d’interpellations à l’endroit des leaders du digital.

« Alors que l’on passe notre temps à nous gargariser sur le web du futur, il est important de se rendre compte que tout le monde n’a pas la chance de maîtriser les outils du web d’aujourd’hui ou même d’y avoir accès », fait remarquer Jean-Baptiste Bourgeois. Le directeur de la stratégie de We Are Social n’est pas naïf. Cette collection coup de poing vient réveiller la conscience des patrons des plateformes, jeux et autres services en ligne, tout en titillant leur portefeuille. Ceux-ci ont tout intérêt à encourager l’inclusion numérique ; après tout, dans chaque internaute qui surfe de ses propres ailes sommeille un client potentiel.

De l’argent réinvesti

En parlant de portefeuille, le fruit des ventes, organisées sous forme d’enchères, ne restera pas dans celui de Konexio bien longtemps. Esthel Joubert, Responsable Communication & Plaidoyer de l’association, explique qu’un ordinateur reconditionné coûte environ 350 euros : « Sur nos formations solidaires, 99 % des apprenants n’ont jamais eu d’ordinateur. On leur en prête donc un le temps de la formation. D’où la nécessité d’en acquérir. » Plus beaux que les chiffres, les actes.