FranceSport

« Je travaille pour être imbattable », dit Riner après son 11e titre mondial

A un an des JO 2024, Teddy Riner marque son grand retour au plus haut niveau. Vainqueur de son onzième titre de champion du monde de judo samedi à Doha, le Français de 34 ans a dû puiser très loin en lui pour s’imposer. « La journée a été épuisante », a-t-il admis quelques minutes après avoir reçu sa médaille d’or. 

Il a fallu puiser très loin pour aller chercher ce onzième titre…

Oui, j’ai dû aller chercher très loin, ça a été une journée très difficile et à la fin de cette journée, ce waza-ari, il fait plaisir parce que la journée est achevée, le rallye est terminé. Cette journée plus qu’horrible est finie et du coup je repars avec un nouveau titre de champion du monde, le onzième. Il fait très plaisir parce que la journée a été épuisante. Donc il y a de la fierté, la dernière fois, c’était 2017, ça fait un petit moment. D’aller chercher un onzième titre avec un plateau comme celui-ci, à plus d’un an des Jeux, ce n’était pas facile.

Etait-ce la plus grosse journée de votre carrière, compte tenu de votre âge et du plateau ?

Totalement. Pour moi c’est l’une de mes plus grosses journées, si ce n’est la plus difficile. Mais c’est important d’être allé au bout de cette journée, d’avoir relevé le défi et surtout de se dire que même quand je ne suis pas en forme, j’ai la condition pour m’arracher. Les Jeux, c’est une journée unique, donc autant bien se préparer et mettre tous les ingrédients.

C’était important de revenir aux Mondiaux pour prendre la température de la nouvelle génération ?

Clairement. Le Grand Slam de Paris était une première étape mais les tournois, les Grands Chelems, c’est quelque chose, et les championnats du monde, c’est autre chose. C’est 3, 4, 5 tons au-dessus et il faut répondre présent.

Vous êtes-vous surpris vous-même ?

Je ne me suis pas surpris parce que j’aime gagner, ça je pense que je l’ai assez prouvé ! Je me suis arraché, ça s’est joué au mental aujourd’hui. Et je suis content aussi de voir que le corps répond bien, je lui ai demandé de tenir bon et de relever le défi et il l’a fait.

Qu’est-ce qui vous a fait tenir ?

Le mental, je n’aime pas perdre donc je me dis : « Vas-y, vas-y ». Je me dis « Regarde l’état dans lequel il est, continue, il va tomber ». Et dans chaque combat que je fais, je me répète: « Tu ne lâches pas tant qu’il ne tombe pas ». Le corps est en alerte rouge, mais c’est ça le mental. Quand le judo, les sensations ne sont pas là, il faut faire appel au mental. Le cerveau guide le reste. 

On vous a vu grimacer au cours de la journée, ça montre que ce n’est pas si facile que ça…

Je suis content que cette journée ait été comme ça aux yeux des gens parce que beaucoup de gens pensent que c’est facile. C’est un sport ultra-contraignant et traumatisant. Il n’y a pas de victoire facile. Chaque victoire que j’ai pu avoir dans ma carrière, ça a été compliqué et aujourd’hui encore plus.

Vous gagnez alors que vous n’êtes qu’à 60 % selon votre entraîneur, cela veut-il dire que vous serez imbattable l’an prochain ?

Je l’espère, en tout cas je travaille pour ça, pour être imbattable, pour être le meilleur, mais le meilleur dans toutes ses formes : en sensations, en judo, en mental, en tout. Là c’est bien, on a réussi une grosse étape. Maintenant, un peu de repos. J’ai besoin de soigner les blessures et après on va repartir très vite au travail.

Même si vous avez beaucoup gagné dans votre carrière, cette nouvelle médaille d’or fait du bien pour se rassurer ?

Bien sûr. Le doute sera toujours là. Même si dans mon optique, c’est toujours la gagne, je monte toujours sur le tatami en me disant que je peux perdre ou gagner. A moi de choisir.