France

Immigration : Aurélien Pradié veut un référendum d’initiative partagée, les Républicains pas convaincus

La réputation de franc-tireur d’Aurélien Pradié n’est plus à faire à droite. Dans une tribune dans le JDD, le député LR et son collègue Pierre-Henri Dumont proposent de lancer un référendum d’initiative partagée sur l’immigration, considérant que le report du projet de loi de Gérald Darmanin à l’automne « constitue une démission politique majeure ». Ils estiment que « la politique des quotas n’est pas à la hauteur du défi migratoire » et qu’il faut désormais « passer d’une immigration familiale subie sous-qualifiée à une immigration de travail choisie surqualifiée ».

Mais, comme le rappelle Gérard Larcher, le RIP est encadré par l’article 11 de la Constitution et réservé à l’organisation des pouvoirs publics ou à des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale. « Je ne peux pas être favorable à un RIP sur la question migratoire puisque c’est constitutionnellement impossible », a répondu sèchement le président LR du Sénat, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.

Un « compromis » possible avec le gouvernement ?

« Il faut éviter de lancer des espèces de leurres qui perturbent nos concitoyens », a-t-il souligné. Sur France Inter et France Info, le patron des députés LR Olivier Marleix a également rappelé que la Constitution limitait le recours au RIP. Il a rappelé que la droite préparait son propre projet de loi sur l’immigration et qu’elle entendait le déposer « d’ici la fin du printemps ».

Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont souhaitent axer leur proposition sur « l’amélioration des taux de retours des clandestins ». Ils demandent aussi de conditionner « à cinq années de présence légale sur le territoire l’accès aux prestations non contributives » et proposent le rétablissement de la double peine qui permet d’expulser du territoire français un étranger condamné pénalement une fois sa peine purgée. Fin avril, Elisabeth Borne, qui ne dispose pas de majorité à l’Assemblée, avait tendu la main aux Républicains sur l’immigration, appelant à un « compromis » mais sans accepter de référendum.