France

Immeubles effondrés à Lille : Les experts semblent privilégier l’erreur humaine

Le 12 novembre, deux bâtiments, situés rue Pierre Mauroy, à Lille, se sont effondrés provoquant la mort d’une personne. Ce drame fait désormais écho à celui qui a eu lieu à Marseille, dans la nuit de samedi à dimanche. Sauf que les raisons de la catastrophe sont certainement très différentes.

En effet, lorsque l’hypothèse d’une explosion de gaz reste privilégiée à Marseille, à Lille, le gaz n’a jamais été mis en cause. Cinq mois plus tard, les experts commencent d’ailleurs à mettre en avant une nouvelle supposition : « les bêtises humaines », comme le souligne une enquête de Médiacités.

Construits sur de la craie

Depuis le drame, les théories d’une défaillance du sous-sol sont souvent avancées, évoquant la construction d’immeubles sur pilotis. Or, dans la rue Pierre Mauroy, les bâtiments sont construits sur de la craie, une matière particulièrement stable. Ce sont les immeubles du Vieux-Lille qui sont bâtis sur pilotis.

Comment expliquer ces éventuelles causes humaines ? Tandis qu’une pelleteuse retire les gravats, rue Pierre Mauroy, deux experts judiciaires, mandatés par le parquet, inspectent toujours les lieux. À l’aide de caméras téléguidées, les professionnels ont constaté que les immeubles voisins n’avaient pas bougé. Une preuve que le sol ne semble pas constituer le problème.

Aucun des experts ne prend le risque d’écarter définitivement la thèse d’un sous-sol destructeur. Néanmoins, le dirigeant d’un organisme de contrôle technique construction dans les Hauts-de-France estime que c’est plutôt la modification des bâtiments qui a fragilisé les immeubles.

Rapport d’expertise judiciaire attendu en juin

D’après plusieurs autres spécialistes interrogés par le site d’investigation, les rénovations des immeubles lillois ont pu, a priori, provoquer ces effondrements. Un spécialiste du bâti lillois n’hésite pas à affirmer qu’« une bêtise humaine a été faite à un moment ou à un autre ».

« Il est malheureusement courant de voir des résidents faire des travaux visant à supprimer des murs ou des poteaux gênants sans se préoccuper de leur fonction dans la stabilité de l’immeuble », explique un ingénieur d’Adiss, bureau spécialisé en investigation sur structures.

Dès le 12 novembre, le parquet avait lancé une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » et pour « homicide involontaire ». Dans ce cadre-là, un rapport d’expertise judiciaire est attendu en juin.