France

Île-de-France : Valérie Pécresse refuse le nom « Angela Davis » pour un lycée de Saint-Denis

Valérie Pécresse pas fan d’Angela Davis. Ce mercredi, la présidente de la région Ile-de-France en appelle à l’Etat pour trancher sur l’attribution du nom de la militante américaine à un lycée de Saint-Denis, en raison de prises de position critiques sur la France de cette dernière.

« Le nom d’Angela Davis ne fait pas consensus », a déclaré Valérie Pécresse à la commission permanente du Conseil régional, qui devait délibérer sur cette nomination avant de décider de « retirer cette délibération et de saisir personnellement le ministre de l’Education nationale et le préfet de région au titre du contrôle de légalité pour analyser cette question », a-t-elle expliqué.

Valérie Pécresse critique les positions de la militante sur la France

« En attendant que l’Etat se prononce, je me retournerai vers la communauté éducative et le maire de Saint-Denis pour qu’on cherche un nouveau nom à cet établissement », a ajouté la présidente de la première région de France, qui a compétence sur les lycées.

Si « la quête de dignité et d’égalité est au cœur de l’engagement » de la militante des droits civiques, figure de la lutte pour l’égalité des Noirs américains, sa « conviction que le racisme est une affaire systémique » est une thèse qui « nourrit les replis communautaires et peut encourager la violence », estime Valérie Pécresse.

« Un certain nombre des prises de position récentes d’Angela Davis sur la France pose problème », a ajouté l’élue de droite, visant notamment une tribune co-signée par l’universitaire en 2021. Dans cette dernière, des intellectuels du monde entier fustigeaient la « mentalité coloniale (qui) se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés, comme en témoignent des mesures comme la dissolution du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) » ou encore « la loi contre le port du voile ».

Les Républicains préfèrent Rosa Parks

Des positions qui ne sont pas vraiment du goût de Valérie Pécresse, pour qui « dans un lycée français, on doit apprendre à être fier de la France ».

En mai 2018, 14 des 17 membres du conseil d’administration du lycée avaient approuvé le choix d’Angela Davis pour le nom de l’établissement, construit par la région et inauguré l’année précédente. Le maire de Saint-Denis de l’époque, Laurent Russier, avait validé ce choix.

Mais depuis, « la droite régionale a toujours, sous des prétextes fallacieux, refusé d’officialiser ce nom », proteste le groupe d’opposition écologiste dans un communiqué.

Le groupe Les Républicains et apparentés a proposé dans un amendement de rebaptiser le lycée au nom de Rosa Parks, autre figure de la lutte contre le racisme aux Etats-Unis.