France

Guerre de l’eau : 800 personnes manifestent devant STMicroelectronics près de Grenoble

Comme annoncé en amont de la mobilisation, le rassemblement était « pacifique, joyeux et familial ». Samedi, plusieurs centaines de personnes – un millier selon les organisateurs, entre 500 et 800 selon les gendarmes – ont manifesté contre « l’accaparement » de l’eau devant le site de production de semi-conducteurs de STMicroelectronics, à Crolles en Isère.

Rassemblés sous le mot d’ordre « De l’eau, pas des puces », les manifestants contestent le projet d’extension de l’usine, annoncé l’été dernier par l’entreprise franco-italienne et mené en partenariat avec l’américain GlobalFoundries, synonyme selon eux d’un excès de consommation d’eau. Les organisateurs avaient fait le parallèle avec le projet de Sainte-Soline, estimant que la production de ces industries « viderait la mégabassine en vingt-deux jours, prévue pour un an pour les agriculteurs ».

« On affirme qu’il n’y a pas de problème de prélèvement d’eau, mais quid de l’avenir ? », s’interroge Sébastien Triqueneaux, chercheur dans un institut du CNRS de Grenoble et membre des Scientifiques en rébellion.

Un débit qui va augmenter d’ici à fin 2023

Le site de STMicroelectronics et la commune de Crolles sur laquelle il est situé, sont alimentés par le réseau d’eau potable de la métropole grenobloise, mais appartiennent au territoire voisin de la communauté de communes du Grésivaudan.

Jusqu’alors, la métropole de Grenoble, qui gère directement son réseau d’eau potable, fournissait 23.000 m3 par jour, soit 8,4 millions de m3/an. Mais en vertu d’une convention d’achat signé en octobre 2021, ce débit devrait monter à 29.000 m3/jour d’ici à fin 2023, « permettant de tenir compte de l’évolution des besoins pour les prochaines années notamment ceux des industries du territoire », souligne une délibération de la communauté de communes du Grésivaudan.

En 2021, selon la déclaration environnementale de STMicroelectronics, 4,23 millions de m3 avaient été prélevés par l’usine, la quasi-totalité de ce volume étant ensuite rejeté dans les cours d’eau alentour. En 2019, ce volume prélevé était de 3,46 millions de m3.