France

Gironde : La pêche de la lamproie en eau douce suspendue par décision de justice

Saisi par l’association Défense des Milieux Aquatiques, le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux a ordonné le 17 avril la suspension de la pêche de la lamproie marine en eau douce en Gironde. L’État prend acte de cette décision mais le préfet « demande aux services de l’État d’examiner les moyens de se pourvoir en cassation contre cette décision », apprend-on ce jeudi dans un communiqué.

L’association « défense des milieux aquatiques » motive son recours en expliquant la menace de disparition de l’espèce qui pourrait être effective dès 2026. « MIGADO, l’association en charge du suivi des lamproies marines, a documenté un effondrement de la densité de toutes les classes d’âge des larves de lamproie dans les sédiments des rivières. Cela signifie qu’à partir de 2022, il n’existe quasiment plus aucune lamproie juvénile pour dévaler en mer et y consolider la population adulte où chaque individu grossit en deux à trois ans. »

Un acharnement, selon les 77 pêcheurs professionnels

Les pêcheurs de ce mets local estiment de leur côté que c’est le silure, ce poisson invasif introduit dans les années 1980 qui est responsable de cette chute de la population de lamproies. « Après des résultats d’études faites par Frédéric Santouls, scientifique à l’université de Toulouse, le résultat est sans appel, 80 % des lamproies remontant de migration pour aller se reproduire sont prédatées par le silure », écrit Sabine Durand, secrétaire générale du syndicat des pêcheurs professionnels de Gironde. Pour « défense des milieux aquatiques », la responsabilité du silure reste à prouver « puisque les pêcheurs ont déclaré la bagatelle de 77.500 lamproies en 2022 ».

Les 37 pêcheurs professionnels de la Gironde s’estiment victimes de l’acharnement de l’association et alerte sur les répercussions de cette décision sur l’avenir de leur métier.