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France : le père de Nahel, n’ayant pas de rapport avec son fils sort de son silence

C’est un homme tourmenté qui a pris la parole auprès de l’AFP, Hicham H., le père de Nahel, tragiquement décédé la semaine dernière à Nanterre des mains d’un policier, a annoncé mercredi qu’il se constituerait partie civile dans l’affaire.

Originaire de Colombes, une ville voisine de Nanterre dans les Hauts-de-Seine, cet homme de 42 ans, au visage marqué par la fatigue, a exprimé son désir de voir justice rendue pour son fils et de faire savoir qu’il est toujours vivant. Dans un entretien accordé au cabinet de son avocat, Me Serge Money, il a déclaré avec émotion : « Je me constitue partie civile pour que justice soit rendue pour Nahel et pour dire que je suis vivant. »

Hicham H. n’a jamais vraiment eu de relation avec son fils, qui avait 17 ans au moment de sa mort tragique. « J’ai fait des choix dans ma vie qui ont fait que je n’ai pas pu assister à sa naissance, je n’ai pas pu voir ses premiers pas, entendre ses premiers mots », confie-t-il discrètement à l’AFP, avant de parler de son « parcours très difficile » qui l’a conduit, entre autres, à connaître l’incarcération.

Une nouvelle dévastatrice pour le père de Nahel abattu par un policier

Le mardi 27 juin dernier, alors que la nouvelle de la mort de Nahel se répandait, Hicham H. était chez lui dans le Val-de-Marne. « Un ami m’a appelé pour me dire qu’un jeune de 17 ans avait été abattu à Nanterre. Ensuite, j’ai appris que c’était mon fils en voyant sa photo, et je me suis effondré », raconte-t-il.

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En tant que chauffeur-livreur, il gardait l’espoir de renouer des liens avec son fils. Maintenant que la machine judiciaire est en marche, il attend que le policier qui lui a arraché tous ses espoirs soit condamné, comme tout le monde. « Je veux une vraie justice, car il a ôté la vie à un enfant », affirme Hicham H.

Interrogé sur les hommages rendus à son fils à travers la France ces derniers jours, il reste imperturbable : « Cela ne me fait rien du tout, cela ne me ramènera pas mon fils. » « Je ne pourrai jamais rattraper toutes ces années d’absence », conclut-il. Le policier responsable du décès de Nahel lors d’un contrôle routier à Nanterre a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention.

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