France

Folle Journée de Nantes : Dix mois de prison ferme pour l’ex-directrice du festival

Elle pourra effectuer sa peine de prison ferme à domicile, sous bracelet électronique. L’ex-directrice du festival de musique classique nantais La Folle Journée, Joëlle Kerivin, a été condamnée jeudi à trois ans de prison, dont dix mois ferme, par le tribunal de Nantes. Elle était jugée pour abus de confiance et détournements de fonds publics.

Joëlle Kerivin, 50 ans, était poursuivie pour le détournement de quelque 232.000 euros appartenant à la Société anonyme d’économie mixte (SAEM) La Folle Journée, et de quelque 61.000 euros à l’Espace Simone de Beauvoir, un espace de défense des droits des femmes, qu’elle présidait. Le tribunal l’a condamnée à rembourser l’intégralité des sommes détournées. Elle a également l’obligation d’exercer une activité professionnelle et de suivre des soins psychologiques et psychiatriques.

Une peine « relativement sévère », selon l’avocat

L’ancienne directrice, absente au délibéré, a également écopé d’une interdiction définitive d’exercer, à titre professionnel ou bénévole, une activité de gestion financière. Elle est condamnée aussi à une interdiction de gérer ou contrôler une société pendant quinze ans et d’une inéligibilité pendant cinq ans. « Le tribunal a condamné Joëlle Kerivin à une peine relativement sévère en allant au-delà des réquisitions », a réagi Nicolas de la Taste, avocat de la La Folle Journée. Le parquet avait requis en mars quatre ans de prison avec sursis. La cour « a pris la mesure de l’ampleur des montants détournés et de la durée des faits », survenus entre 2014 et 2021, a-t-il ajouté.

« Le tribunal a condamné de façon juste et ferme Joëlle Kerivin à l’issue d’une audience qui avait démontré ses capacités de manipulation », a commenté Cécile de Oliveira, avocate de l’espace Simone de Beauvoir. Le tribunal a condamné le commissaire aux comptes, également poursuivi dans cette affaire, à six mois de prison avec sursis. « Il était important de le condamner également pour ses négligences coupables », a estimé Christophe Boog, avocat de la ville de Nantes.

Tout au long de l’audience en mars, Joëlle Kerivin s’était confondue en excuses expliquant avoir « fait n’importe quoi » et « commis l’irréparable ».