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Espagne : Que sait-on de l’attaque à la machette dans deux églises ?

L’Espagne est endeuillée par une double attaque au couteau dans deux églises du sud du pays. 20 Minutes fait le point pour vous sur ce drame entre le déroulé des faits, les victimes et l’identité de l’assaillant.

Que s’est-il passé ?

Un sacristain a été tué et un prêtre grièvement blessé dans une attaque à la machette mercredi soir dans deux églises d’Algésiras (sud de l’Espagne), qui a entraîné l’ouverture d’une enquête pour « terrorisme », ont annoncé les autorités. « A 19 heures passées, un homme est entré dans l’église de San Isidro d’Algésiras et a attaqué le prêtre, armé d’une machette, le blessant grièvement », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un message à la presse.

« Il s’est ensuite rendu à l’église Nuestra Señora de La Palma où il s’en est pris au sacristain, après avoir causé divers dégâts », a ajouté le ministère. Le sacristain a alors « réussi à sortir de l’église mais a été rattrapé à l’extérieur par l’assaillant, qui lui a asséné plusieurs blessures mortelles », a poursuivi le ministère. Ces deux églises sont situées à quelques minutes à pied l’une de l’autre dans cette ville de la pointe sud de l’Espagne. Selon une porte-parole des services de secours, le prêtre, Antonio Rodríguez, a été blessé « au cou » et hospitalisé tandis que le sacristain, Diego Valencia, est décédé sur place.

L’assaillant présumé a ensuite été « immobilisé et arrêté » par la police. Il a opposé une « grande résistance », d’après la presse espagnole.

Qui est l’auteur de l’attaque ?

L’identité et la nationalité de l’assaillant n’ont pas été communiquées par les autorités. Dans une vidéo diffusée par la police, on l’aperçoit de dos, pantalon noir et sweat à capuche gris noir et blanc. Menotté, il marche en chaussettes dans un couloir, encadré par deux policiers.

Toutefois, d’après le quotidien espagnol El País, l’assaillant serait Yasin K., un Marocain de 25 ans qui n’a pas de casier judiciaire. Le journal espagnol El Mundo affirme quant à lui que Yasin K. était arrivé à Algésiras en situation irrégulière cet été. D’après nos confrères espagnols, le jeune homme était surveillé par la police en raison de son statut de clandestin mais aussi de son attitude « insaisissable ». Le quotidien affirme que le suspect se cachait avec « empressement » en présence des forces de l’ordre et s’était installé dans un quartier « gouverné par le trafic de drogue, l’immigration clandestine et l’exploitation sexuelle ».

Quels motifs sont retenus ?

Contacté par l’AFP, le parquet a annoncé qu’une enquête avait été ouverte pour des « faits présumés de terrorisme ». Elle sera menée par un juge de l’Audience Nationale, tribunal chargé des affaires de terrorisme. Le ministère de l’Intérieur a tenu à souligner pour sa part qu’il n’était « pas possible pour le moment de déterminer la nature de l’attaque ».

D’après le quotidien espagnol El País, l’attaquant se serait disputé avec les paroissiens de l’église San Isidro, leur affirmant qu’ils devaient suivre la religion islamique.

Quelles réactions ont suivi le drame ?

Les condamnations sont venues de toutes parts. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a adressé ses « plus sincères condoléances aux proches du sacristain décédé lors de la terrible attaque d’Algésiras » tout en souhaitant un « prompt rétablissement » aux personnes blessées. Juanma Moreno, le président de la région d’Andalousie, a qualifié cette attaque de « terrible et insupportable » tandis que le chef du Parti Populaire, principale formation de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, s’est dit « consterné ».

« Ces actes criminels ternissent la coexistence dont notre société a toujours joui à Algésiras (…) Ces actes répréhensibles n’ont rien à voir avec notre religion ou avec la communauté musulmane », a dénoncé pour sa part la communauté musulmane locale sur le compte Facebook de la mosquée Ishbilia de Séville, capitale de la région.

La mairie d’Algésiras a décrété une journée de deuil officiel ce jeudi. Les habitants de la ville ont prévu de se rassembler à 12 heures devant l’église près de laquelle a été tué le sacristain afin de condamner cette double attaque.