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Comment « Hokusai » s’est retrouvé au sommet de la vague

C’est l’estampe japonaise la plus célèbre : La Grande vague de Kanagawa. Mais c’est aussi le chef-d’œuvre d’Hokusai (1760 – 1849), peintre emblématique de l’époque d’Edo (1603-1868). Comme tout artiste, sa carrière a connu des hauts et des bas, surfant dans sa jeunesse au creux de la vague qui allait finalement le porter au sommet, à 60 ans. Dans son film Hokusai, le réalisateur Hajime Hashimoto le fait découvrir dans tous les moments de sa vie, au travers d’un portrait très classique puisqu’on le suit de manière chronologique de sa jeunesse impétueuse jusqu’à la fin plus introvertie de sa vie.

Qu’on ne s’y trompe pas, le film n’est pas un documentaire. On ne verra pas grand-chose des 30.000 estampes de celui qui publia, à 54 ans, le premier des 15 volumes des Hokusai manga – terme alors utilisé pour la première fois pour désigner ses recueils de dessins. Et même si le film retrace les grandes étapes de la vie d’Hokusai, ce qu’on voit est surtout le fruit de l’imagination du cinéaste.

Hokusai, artiste humain, trop humain

« J’ai voulu à tout prix éviter de faire du film le biopic d’un homme hors du commun, explique Hajime Hashimoto dans le dossier de presse. Hokusai était quelqu’un de remarquable, mais il n’était pas inaccessible, il a dû faire des efforts et a connu des difficultés. J’ai pris la liberté d’imaginer que la jalousie et l’esprit de compétition avaient peut-être été le moteur de sa créativité. »

Le film vaut donc surtout pour la vision personnelle que le réalisateur porte sur Hokusai et sur l’admiration qu’il suscitait déjà de son vivant, en dépit des réactions parfois très dures des autorités de l’époque. Rien de révolutionnaire dans la mise en scène, ni dans le scénario, mais ce film a le mérite de nous rendre cet artiste iconique un peu plus humain.