France

Autoroute A69 : Contre « une minorité perchée sur les arbres », les élus favorables au projet sortent du bois

Ils ont pris la mouche et pas seulement parce que des milliers d’opposants ont manifesté contre le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse le week-end dernier. Les élus tarnais favorables à l’infrastructure ont aussi très mal pris les « atermoiements » du ministre des Transports qui lundi, sur France Info, a classé l’A69 parmi les projets routiers « à revoir » éventuellement et dont il faut étudier « la façon d’en réduire les impacts environnementaux ».

Clément Beaune s’est aussi étonné au passage d’avoir « peu entendu ces derniers temps les élus de tous bords » supporteurs du projet. La réponse n’a pas tardé. « Ce projet est soutenu par 70 % des habitants du territoire et 90 % des entreprises (…) Notre bienveillance nous a desservis, nous ne voulions pas être taxés d’être des provocateurs » avant une manifestation qui était annoncée tendue, indique ce mardi Michel Bossi, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Tarn, entouré de soutiens balayant presque tout l’échiquier politique du département. Au premier rang desquels Pascal Bugis, le maire divers droite de Castres.  « Ce combat a été mené et ce combat a été gagné. Et quelques milliers d’individus viennent nous expliquer aujourd’hui qu’il faut tout recommencer. On rêve !, s’est-il emporté. Si c’est ça l’Etat de droit, j’ai plutôt l’impression qu’on nous livre à l’anarchie, a poursuivi l’édile qui comprend mal qu’on puisse juger anachronique une infrastructure dont les autorisations environnementales ont été données « en janvier 2023 ».

« Une minorité perchée sur les arbres »

« C’est facile quand on est un parlementaire parisien et que l’on a tout, quatre gares et deux aéroports mais on en a marre des arguments qui n’ont pas lieu d’être », a enchaîné Christophe Ramond le président socialiste du conseil départemental pas vraiment convaincu que le projet alternatif proposé – l’aménagement de la RN126 – épargnerait davantage d’arbres.

Vincent Garel et Claire Fita, conseillers régionaux socialistes s’exprimant au nom de Carole Delga, estiment que l’A69 répond « à un réel besoin », notamment « de justice sociale » pour les Sud-Tarnais. « Ce projet est signé, légal, légitime, utile et attendu », martèle le sénateur centriste Philippe Folliot. Quant au député Renaissance Jean Terlier, il tacle « une minorité perchée sur des arbres » et demande à son ministre de « retirer ces propos ».

Sur leur lancée, les promoteurs de l’autoroute résumeront le fond de leur pensée dans un courrier commun adressé à la Première ministre Élisabeth Borne.