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Australie : Le cas d’une joueuse de basket transgenre interdite de match fait débat

L’Australienne Lexi Rodgers s’est vue interdire de participer aux compétitions féminines par la Fédération australienne de basket en raison de son identité transgenre, la ligue reconnaissant mardi la « complexité » du dossier appelé à évoluer. Cette décision a été prise sur avis d’un comité d’experts comprenant un médecin agréé et un médecin du sport.

« En tant qu’organe directeur, nous reconnaissons que nous sommes toujours sur la voie de l’éducation et de la compréhension », a déclaré Basketball Australia dans un communiqué. « Pour nous aider à élaborer notre cadre, Lexi nous fournira des commentaires et des conseils tirés de ses expériences », a ajouté la Ligue.

« Un équilibre complexe »

« L’équilibre entre l’inclusion, l’équité et la nature compétitive du sport sera toujours un domaine complexe à appréhender », selon Basket Australia, ajoutant que l’éligibilité des joueurs transgenres est évaluée au cas par cas.

Rodgers s’est dite attristée par cette décision, en espérant qu’il ne s’agissait pas d’une interdiction définitive. « J’ai été touchée par le nombre de personnes qui se sont prononcées publiquement en faveur de mon inclusion, a-t-elle écrit sur Instagram. J’espère que Basketball Australia comprendra que ce n’est pas la fin de mon parcours en tant qu’athlète et qu’elle ne manquera de futures occasions de démontrer ses valeurs. Car je suis triste du message potentiel que cette décision envoie aux personnes trans et de diverses identités de genre partout dans le monde. »

Cette interdiction a provoqué des réactions contrastées sur les réseaux sociaux, l’ancienne star australienne de la NBA Andrew Bogut estimant qu’il s’agissait « d’une bonne décision » : « les activistes essaient de compliquer ce qui est simple : le sport féminin est pour les femmes », a-t-il écrit.

De nombreux sports sont régulièrement confrontés à des débats similaires. Les femmes transgenres ne sont plus autorisées à participer à des compétitions féminines d’athlétisme, quel que soit leur niveau de testostérone, avait ainsi décidé World Athletics le mois dernier.

La semaine dernière, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait indiqué que la question de la participation des athlètes transgenres aux JO de Paris 2024 dépendrait des règles établies par les fédérations sportives internationales. Elle a reconnu que ce sujet était délicat et en constante évolution, nécessitant un équilibre entre l’inclusion et le respect de l’équité sportive.