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Electricité : Notre test du boîtier Ecojoko censé nous faire économiser jusqu’à 300 euros par an

La chasse au gaspi est ouverte. L’augmentation des tarifs de l’électricité de 15 % au 1er février 2023 a donné le coup d’envoi du système « D » pour moins consommer et alléger sa facture. Encore faut-il savoir comment agir, se contenter d’éteindre les lumières derrière soi n’étant sans doute pas suffisant. Disponible à la vente, mais aussi à la location, le boîtier connecté Ecojoko veut nous apporter une solution simple, claire et précise pour nous aider à traquer les vraies dépenses d’électricité superflues. Comment ? 20 Minutes l’a testé durant un mois et vous dit dans quelles mesures il est efficace.

Rendre l’invisible visible

Cherchez, vous ne trouverez pas ! Impossible lorsque l’on reçoit sa facture d’électricité, dont le prix ne cesse de grimper, de savoir quels sont les coupables de l’hémorragie. Les radiateurs électriques ? Sans aucun doute. Le congélateur ? Sûrement. Mais une fois que l’on a baissé la température d’un degré et que l’on a dégivré le congélo, que faire pour consommer encore moins ? Eteindre la lumière dans la chambre inoccupée, couper sa box Internet la nuit et débrancher le chargeur de son smartphone ? Oui, mais pour quel effet véritable ?

« Ecojoko est parti de l’idée que l’on ne savait pas quel appareil consommait quoi, que les usages étaient invisibles et que l’on utilise l’électricité sans se rendre compte de ce que l’on consomme », explique Laurent Bernard, cofondateur et CEO d’Ecojoko à 20 Minutes.

Une installation qui ne prend que dix minutes

Composé d’un capteur à placer sur son compteur électrique, d’un assistant avec écran LCD et d’une application, Ecojoko ne coupera pas le courant à votre place. Il vous dira, par contre, là où il serait judicieux de le faire. Il ne faut pas plus de dix minutes pour le mettre en œuvre. Le tuto présent dans l’application Ecojoko est d’une simplicité exemplaire.

Affichant en direct la consommation d'électricité et les dépenses, Ecojoko sensibilise la famille aux usages et dépenses superflus..
Affichant en direct la consommation d’électricité et les dépenses, Ecojoko sensibilise la famille aux usages et dépenses superflus.. – Ecojoko

Nous concernant, le plus anxiogène fut de greffer le capteur fourni à notre compteur électrique. Ouf, pas de démontage à prévoir : il n’y eut finalement qu’à coller le petit appendice relié à sa batterie sur le compteur et à le connecter en Wifi. Le truc est bien fichu.

Quand l’aiguille du compteur s’affole

Branché sur secteur et placé sur notre bureau, l’assistant et son écran central LCD va de son côté jouer les mouchards. Connecté au capteur, il indique en temps réel la puissance électrique consommée, mais aussi les dépenses par semaine au centime d’euro près. Ses deux aiguilles – un peu vintage – indiquent pour celle du dessus la conso en temps réel, pour celle du dessous si l’on consomme plus ou moins que d’habitude. Amusant d’y jeter un œil de temps en temps et de constater comment, par exemple, la mise en toute d’un lave-linge (1.000 W environ) affole l’aiguille. Les enfants peuvent participer à ce petit audit domestique, cela les sensibilisera.

Quant à l’application, elle concentre toutes les données : graphique de la consommation heure par heure, économies éventuellement réalisées par rapport à un foyer type, comme le nôtre, mais surtout, l’analyse de notre conso.

Les appareils en veille, nerf de la guerre

Il faut attendre vingt et un jours pour que cette dernière soit enfin révélée, le temps qu’Ecojoko « apprenne » à mieux nous connaître. Et là, c’est l’heure de vérité. Chaque poste est clairement identifié, avec la puissance consommée, mais aussi le montant dépensé. « Chaque type d’appareil branché, comme un lave-linge, un réfrigérateur, une voiture électrique… possède une « signature » dans sa façon de consommer l’électricité. On arrive ainsi à distinguer douze postes de consommation et de dépenses », décrypte Laurent Bernard.

Après avoir identifié les sources de dépenses superflues, l'application Ecojoko accompagne l'utilisateur pour chasser le gaspi.
Après avoir identifié les sources de dépenses superflues, l’application Ecojoko accompagne l’utilisateur pour chasser le gaspi. – Ecojoko

Smartphone en main, nous avons ainsi découvert que durant la semaine du 6 au 12 mars, notre réfrigérateur et congélateur avaient consommé 12,9 kWh (3,60 euros) ; que nos appareils de gros électroménager avaient brûlé 4,30 kWh (1,20 euro). Que la cuisson avait représenté une dépense minime de 0,49 euro (1,77 kWh), et que notre éclairage ne représentait finalement qu’une conso de 2,28 kWh (0,63 euro).

Mais coup de bambou avec nos appareils en veille ou toujours allumés : 16,7 kWh (4,64 euros) sur une seule semaine ! Soit près de la moitié de notre consommation… et de notre facture (et une dépense de 25 euros/mois environ !). Derrière ce poste, il y a tout : nos téléviseurs Samsung et Philips en veille, notre box Orange, nos enceintes Sonos toujours prêtes à l’emploi, l’assistant Echo Show d’Amazon et Alexa qui n’est jamais en sommeil, la cafetière DeLonghi toujours au garde à vous, l’iMac sur le bureau allumé H24, la caméra de surveillance Google Nest constamment aux aguets… n’en jetez plus !

Savoir ce que l’on gaspille

Où l’on se rend compte qu’une chambre restée allumée n’est pas un drame en soi, mais que bien des équipements pourraient être débranchés (ou placés sur une prise avec interrupteur). Ou encore que le lave-linge serait bien plus économique s’il tournait aux heures creuses.

« Cet état des lieux permet de prendre conscience de l’énergie que l’on utilise. Ensuite, l’idée n’est pas de vivre comme des Amish, mais pour savoir ce qui est utile ou pas, ce qui est du gaspillage ou pas », analyse le patron d’Ecojoko.

Pour aller plus loin, l’application du constructeur livre quelques pistes et lance même des challenges pour se confronter aux quelque 20.000 possesseurs d’Ecojoko en France. « Si chaque geste est un effort et un gain, éteindre sa box la nuit, n’est finalement pas ce qui est important. Mieux vaut se concentrer sur le paramétrage de son chauffage, par exemple », conseille Laurent Bernard.

Changement de comportement

Nous concernant, quelques mesures se sont imposées, comme mettre notre équipement audiovisuel sur une multiprise avec interrupteur, éteindre l’ordinateur le soir, programmer lave-vaisselle et machine à laver aux heures creuses, etc. Un peu de confort en moins, peut-être, mais de vraies économies en plus !

Vendu 199 euros, Ecojoko suppose, lui, un petit investissement. Mais en prétendant nous aider à économiser en moyenne 18 % d’énergie en deux ou trois mois (soit une dépense proche de 300 euros par an et par foyer), il peut être vite rentabilisé. D’autant plus que ses concepteurs le proposent aussi à la location (7,99 euros/mois), une offre retenue par 50 % des utilisateurs du petit boîtier ! Ce modèle, plus économique pour les consommateurs qui peuvent en quelques semaines parfaitement identifier les sources de dépenses superflues, est aussi plus vertueux pour le constructeur, qui remet dans le circuit les Ecojoko qui lui sont restitués.