France

Ali Leonardi : pourquoi j’ai renoncé à mes droits parentaux

« D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais voulu être mère ». Maman, Ali Leonardi l’a pourtant été ; un rôle qu’elle a tenté d’occuper tant bien que mal, jusqu’à s’en déchirer le cœur et l’esprit. Il a suffi d’une signature pour que tout s’arrête. Aujourd’hui, la jeune femme n’a plus aucun contact avec son enfant. Âgée de 24 ans, Ali a renoncé à ses droits parentaux envers sa fille de presque 4 ans. Un choix délibéré de sa part, « pour son bien-être à elle, avant tout ».

Dans le livre « Mauvaise mère » publié aux éditions Fayard, elle revient sur son parcours douloureux. Elle y questionne un sujet délicat, voire tabou : le regret maternel et le rôle d’une mère qui ne se sent pas l’être. La jeune femme s’interroge aussi sur l’instinct maternel, répété à tant de petites filles, mais aussi sur le poids et l’influence de la famille dans des choix purement personnels.

« Quand j’ai eu Nina dans les bras, je n’ai rien ressenti »

Âgée d’une petite vingtaine d’années lorsqu’elle tombe enceinte, sa grossesse n’est pas désirée. À cette époque suivie pour de l’endométriose, Ali est sous ménopause artificielle et sous pilule en continu lorsque l’annonce finit par tomber. Une surprise pour elle comme pour les médecins. « Je faisais partie de ces 1 % de chance », explique la jeune femme. Sa mère l’encourage à garder Nina, ce qu’elle fera, pensant lui faire plaisir et obtenir un soutien, un lien autrefois brisé dans son passé. Quant au père biologique de l’enfant, il ne la reconnaîtra pas.

Dès l’accouchement de sa petite fille, le lien ne se fait pas. Ali a le sentiment d’être une « mère porteuse », que cet enfant n’est pas le sien. Elle s’occupe d’elle mécaniquement, patiente, espère un déclic, s’interroge profondément sur l’amour maternel. Un soir, elle fait une recherche sur Internet : « Peut-on ne jamais ressentir d’amour pour son bébé ? » La culpabilité s’immisce, la ronge. Noyée dans une détresse, Ali sombre petit à petit jusqu’à vouloir commettre l’irréparable avec une tentative de suicide. Pour sa fille, elles doivent être séparées.

La suite de son témoignage est à retrouver dans la vidéo placée en tête de cet article.