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Abaya dans les écoles en France : ce vêtement n’est pas un signe religieux, selon le CFCM

Augmentation des signalements relatifs aux tenues islamiques en France. En effet, depuis un an, le débat médiatique sur les tenues islamiques en France est devenu récurrent. Jusqu’à présent, le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui était l’interlocuteur des pouvoirs publics depuis deux décennies concernant le culte musulman, n’avait pas réagi à ce sujet. Cependant, récemment, le CFCM a publié un communiqué pour exprimer sa position sur la question.

En octobre dernier, le ministre de l’Éducation, Pap N’Diaye, a confirmé que le nombre de signalements relatifs aux tenues islamiques en France était en augmentation. Suite à cela, le ministère de l’Éducation nationale a publié une circulaire le 9 novembre indiquant que les abayas, les bandanas et les jupes longues pourraient être interdits s’ils sont portés de manière ostensible pour manifester une appartenance religieuse. La semaine dernière, lors d’une réunion avec les recteurs, le ministre de l’Éducation a évoqué la multiplication des incidents liés à ces longues robes traditionnelles couvrant le corps.

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La réaction du CFCM par rapport à l’abaya en France

Le CFCM, dans son communiqué, a affirmé que l’abaya n’était pas un signe religieux musulman. Il a déclaré : « Nous sommes dans le droit de nous interroger sur l’autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l’abaya est un signe religieux musulman. Pour nous, ce vêtement n’en est pas un ». Selon le CFCM, aucun vêtement en soi ne constitue un signe religieux dans la tradition musulmane. Il a souligné que dans les pays à majorité musulmane, les citoyens de toutes confessions ne sont pas distinguables par leurs vêtements. »

Le CFCM a également précisé qu’alors que le voile (hijab, niqab, burka, chador) est considéré comme un vêtement religieux, les abayas sont plutôt considérées comme des vêtements traditionnels. Cependant, l’islam prescrit aux femmes musulmanes de porter des vêtements amples qui dissimulent les formes, que ce soit une robe longue, une jupe évasée ou un pantalon ample. Il n’y a pas d’obligation de porter des vêtements noirs, ils peuvent être colorés, bien que dans certains pays comme l’Arabie saoudite ou l’Iran, des couleurs « neutres » soient recommandées.

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Restrictions vestimentaires pour les hommes musulmans

Le CFCM a également souligné que les hommes musulmans observent des restrictions vestimentaires, comme l’interdiction de porter des vêtements serrés ou transparents qui laissent apparaître la « awrah » (partie du corps qui doit être couverte), c’est-à-dire la zone allant des genoux au nombril.

Le CFCM insiste sur le fait que le Coran « ne préconise pas le port d’un vêtement en particulier ». « En matière vestimentaire, les musulmanes et les musulmans de France, respectant cet objectif de modestie, ne sont dans leur immense majorité guère différents de leurs concitoyens de toutes confessions ou convictions. »

Aux « cas très rares » d’enfants qui ne se sont pas conformés à la loi de 2004 qui interdit le port ostensible de signes religieux, le CFCM rappelle que « leur religiosité n’est pas un produit ou un objet de publicité, ni un étendard ou un slogan de manifestations. Nous les appelons à ne pas donner une raison de plus pour stigmatiser l’islam et les musulmans ».

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