France

A Cannes, « on m’a demandé de teinter un chien pour matcher avec une robe »

Accroché au téléphone, en lien avec ses « chasseurs » prêts à débouler en trombe à la première alerte, Gilles Pozzo est aux commandes. Chef concierge – et d’orchestre – du Martinez, l’un des mythiques hôtels de la Croisette où séjournent les stars et autres VIP, il joue un rôle clé (d’or) dans la mécanique bien huilée du Festival de Cannes. A l’écoute de toutes les demandes, parfois les plus extravagantes, de ses clients cinq-étoiles.

« Il y a quelques années, une dame m’a demandé :  »Gilles, j’ai une robe jaune et, pour le fun, j’aimerais savoir si on peut teinter mon chien en jaune pour que je puisse l’emmener en soirée », raconte-t-il à 20 Minutes. Je me suis adressé à qui de droit. Je ne voulais pas qu’il ait à en souffrir et on a pu effectivement le faire teindre. » Le résultat a tellement plu à la cliente (sans doute moins aux défenseurs de la cause animale) que la petite boule de poils a changé de couleur « sept à huit fois » pendant la quinzaine.

Pendant le festival « c’est du 24 h/24 »

Mais les tâches du concierge et de son staff ne sont pas toutes aussi… folles. « On est les secrétaires particuliers, le prolongement de nos clients. Pendant le Festival, personne n’a le temps de rien. Tout le monde court après son planning. Nous, nous sommes là pour aider, faciliter les choses. Il peut s’agir de faire des achats par exemple ou encore de trouver des tables dans des restaurants, évidemment complets de longue date », sourit encore Gilles Pozzo, au Martinez depuis maintenant trente ans.

Rien n’est mission impossible. Et même si chaque mois de mai, c’est toujours la même « intensité ». « C’est du 24 h/24 », explique-t-il encore, au four et au moulin. Près des voituriers pour accélérer le ballet des limousines, il colle ensuite aux basques les bagagistes si des valises stationnement un peu trop longtemps dans le hall de l’hôtel.

Stop, il faut déjà passer à autre chose. Le téléphone vibre. Encore et encore. « Oui, ta livraison de caviar qui est route. Ne t’inquiète pas, on est dans les temps. » Le concierge raccroche et tourne les talons. Il faut maintenant partir au poste de sécurité où un carton de maroquineries est en attente pour une livraison en urgence dans une des suites. Pas rond-de-cuir Gilles Pozzo. Il reste toujours en mouvement