France

Rennes : Menacé de dissolution, le groupe Défense collective dénonce une « frénésie répressive »

Ils se savent désormais menacés de dissolution, accusés par Gérald Darmanin d’appeler « au soulèvement. » Mais jusqu’à présent, ils n’ont reçu « aucun courrier en vue d’une réelle procédure » et n’ont donc « aucune idée des motivations de cette éventuelle dissolution ni de l’entité qui serait visée. » Dans un communiqué publié ce mardi sur les réseaux sociaux, le groupe rennais d’ultragauche Défense collective a réagi aux propos tenus dimanche dans le JDD par le ministre de l’Intérieur.

Se présentant comme « un groupe ouvert et public » qui lutte « contre la répression policière et judiciaire », le mouvement DefCo estime tout d’abord que « le timing de cette annonce » est « loin d’être anodin. » « Dans cette séquence de conflit social où la répression policière et judiciaire atteint de nouveaux sommets, et où la gestion du mouvement social par l’État subit une vague de critiques sans précédent, le pouvoir semble désormais exprimer sa volonté de s’attaquer aux collectifs de soutien juridique et d’aide aux manifestants visés par la répression », indique-t-il.

Pointant du doigt « la frénésie répressive » du Gouvernement, il estime par ailleurs que cette menace de dissolution constitue une attaque « inédite et grave au droit à la défense en plein milieu d’un mouvement social. »

« L’intention de nous défendre farouchement »

Apparu en 2016 dans la capitale bretonne dans la foulée des manifestations contre la loi Travail, le groupe, particulièrement actif depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, poste régulièrement sur les réseaux sociaux des conseils juridiques pour les personnes interpellées lors des manifestations ou appelant à des rassemblements de soutien aux individus inculpés. Ses membres revendiquent aussi « une présence active dans la rue » et assument « des pratiques de défense des cortèges face à la répression. » Mais le collectif se défend d’être « responsable de la contestation sociale et de la lutte antifasciste rennaise. »

En attendant d’en savoir plus sur son sort, Défense collective assure que « peu importe la suite des événements, le combat continuera. […] Il va sans dire que nous avons l’intention de nous défendre farouchement contre cette procédure si elle venait à se concrétiser », conclut le communiqué.